Le tourisme est un secteur en plein essor et nous organisons nos congés de plus en plus tôt. Selon l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), le nombre de touristes internationaux a atteint, en 2007, le chiffre record de 900 millions, soit 52 millions de plus qu’en 2006 ! Et ce n’est pas fini : on en prévoit un milliard pour 2010 et plus de 1,6 milliard pour 2020.
Et l’environnement dans tout ça ? L’augmentation du nombre de touristes entraîne évidemment une (sur)consommation d’énergie, d’eau et de ressources naturelles. Et cela dans des pays où ces ressources sont parfois rares. Il faut ajouter à ces impacts environnementaux, les émissions de CO2 liées au transport, la dégradation des paysages, la production de déchets, l’affluence excessive, le bruit…
L’industrie touristique est à la fois contributrice et victime du changement climatique. C’est pourquoi on voit émerger des modes de tourisme plus durables. L’OMT mène d’ailleurs différentes réflexions et actions : conférences, publications, guide de bonnes pratiques… [www.world-tourism.org]
La situation évolue toutefois lentement. En tant que consommateurs avertis, n’attendons pas pour devenir dès à présent des vacanciers responsables ! Il suffit de chercher un peu pour s’apercevoir que l’offre de tourisme alternatif est riche. Attention toutefois à ne pas se jeter sur la première mention « eco-tourisme » venue. Pour les vacances, comme pour tout autre consommation, il importe de s’interroger sur ses besoins et envies pour faire les bons choix. Petit guide des vacances durables…
Préparer son voyage, c’est déjà voyager !
Choisir une destination
Pour se dépayser, pas besoin d’aller au bout du monde. L’Europe, la France en particulier, caracole en tête des destinations les plus visitées par les touristes du monde entier. Chez nous et juste à côté, on peut trouver gastronomie, patrimoine, sport, mer, montagne, nature, culture… les heures d’avion et le décalage horaire en moins !
Tout cela est généralement accessible en train ou bus : bien plus malin pour arriver à destination frais et prêt à profiter des vacances. A moins de ne déjà commencer la fête dans le train, à l’instar des premiers voyageurs des TGV de nuit proposant bar lounge, discothèque avec DJ live, tournois de jeux de société, prêt de journaux et magazines… [http://idnight.idtgv.com]
En évitant ainsi l’avion, on épargne une quantité importante de gaz à effet de serre. En moyenne, un passager émet deux fois plus de CO2 en avion qu’en voiture et six fois plus qu’en train ou en bus. Si on tient aussi compte des autres gaz, faire un aller-retour Paris-New York a presque autant d’effet sur le climat que rouler toute une année avec une voiture moyenne ou chauffer une maison pendant un an.
La problématique du tourisme durable est là aussi : s’il est important de faire attention à la protection de son lieu de villégiature, on peut anéantir tous ses efforts « CO2″ en s’y rendant en avion ou en voiture. Une telle réflexion amène naturellement à réserver les voyages lointains aux occasions spéciales. On peut alors compenser ses émissions restantes, par exemple sur www.compenCO2.be.
Vos vacances idéales, c’est quoi ?
Certains touristes ont tendance à rechercher la même productivité en vacances qu’au travail. Ils multiplient les activités, les visites, veulent tout « voir » et prendre en photo. Cela oblige à des déplacements rapides et de multiples sauts de puce. Elaborons un programme plus léger, qui laisse la place à la flânerie, permet de se relaxer et de profiter de bons moments avec sa famille et ses amis. Cela s’avèrera aussi plus économe !
Pour ceux que la perspective du farniente fait trépigner, pas de soucis : vacances durables et actives sont tout à fait compatibles !
Pensons aux escapades à vélo sur les belles voies du RAVel [http://ravel.wallonie.be] ou aux ballades sur les Sentiers de Grande Randonnée en Belgique et dans le monde [www.grsentiers.org] Il existe aussi des marches organisées, par exemple par la Compagnie Ardennaise de Randonnée [www.compagnieardennaisederandonnee.be] ou l’asbl Sens Inverse [www.sensinverse.com]. Il est même possible de randonner avec un âne de bât. Vivre aux côtés d’un animal, observer ses comportements, le nourrir, le soigner constitue en soi une découverte de la nature et valorise en plus l’usage de transports non-polluants. Idéal avec des enfants !
Autres formes de vacances actives : les chantiers solidaires et l’éco-volontariat. Natagora propose des chantiers nature en journée, week-end ou semaine [www.natagora.be | PDF]. Pour les chantiers solidaires, citons Les Compagnons Bâtisseurs [www.compagnonsbatisseurs.be], JAVVA [www.javva.org], Quinoa [www.quinoa.be] … Pour les plus jeunes, le Réseau IDée vient de publier le Répertoire des stages en environnement et nature pour l’été 2008 [www.reseau-idee.be | PDF].
La plupart de ces chantiers nécessiteront une participation financière. Pour les voyageurs sans un sou mais motivés, pourquoi ne pas wwoofer ? Il ne s’agit pas de passer ses vacances à aboyer au clair de lune mais bien de participer au WWOOF (World-Wide Opportunities on Organic Farms). Gîte et couvert sont offerts contre du travail bénévole dans des fermes biologiques. Une occasion sympa de rencontrer ceux qui produisent notre alimentation [www.wwoof.org].
Pas fermier dans l’âme ? D’autres stages permettent aux amateurs d’écologie pratique de découvrir de nouvelles manières de jardiner, cuisiner, bricoler bio ou même fabriquer ses cosmétiques à partir d’ingrédients naturels. C’est par exemple le cas, en France, de Savoir-faire et découvertes [www.lesavoirfaire.fr].
Plusieurs formules « tout compris » existent aussi en matière de vacances durables. Idées et adresses dans notre fiche-conseil n°101 sur le tourisme durable ou dans les répertoires des asbl Tourès [www.toures.be] et Tourisme Autrement [www.tourisme-autrement.be].
A la belle étoile ?
A moins que tout ne soit organisé, il faudra se mettre en quête d’un endroit agréable pour nous accueillir pendant les vacances. Privilégions…
- les villages de vacances, hébergements et campings labellisés. L’Ecolabel européen est attribué aux hébergements touristiques et campings qui limitent la consommation d’énergie et d’eau, réduisent la production de déchets, favorisent l’utilisation de ressources renouvelables et de substances moins dangereuses pour l’environnement et encouragent l’éducation en matière d’environnement [www.ecolabel-tourism.eu]. Les labels Clef verte [www.green-key.org] et Chouette nature [www.chouettenature.com] peuvent aussi nous guider vers des villages et campings de vacances respectueux de l’environnement ;
- les petites structures et le logement chez l’habitant. Il est aisé de trouver gîtes ruraux et chambres d’hôtes via l’Office de promotion du tourisme Wallonie-Bruxelles [www.belgique-tourisme.net] ou les Gîtes de Wallonie [www.gitesdewallonie.be]. Pour des logements respectant certains critères « verts », orientons-nous vers les gîtes Panda, labellisés par le WWF [www.wwf.be].
Autre façon originale de se loger : l’échange de maison. On passe ses vacances dans la maison de quelqu’un qui lui-même vient se loger chez nous. Cela fonctionne à la confiance et ça marche puisque la formule existe depuis quelques dizaines d’années. On peut ainsi changer régulièrement de «résidence secondaire» tout en évitant les inconvénients financiers et écologiques. Opérateurs les plus connus : Intervac [www.intervac.com] et Homelink [www.homelink.org].
Ceux qui n’ont rien à échanger peuvent se rabattre sur le « couchsurfing ». Grâce à un site Internet, on entre en contact avec des habitants du lieu qu’on souhaite visiter et on leur demande l’hospitalité. Ils proposent gratuitement une chambre d’amis ou une place sur leur canapé, parfois juste un repas ou un tour de la ville. Au delà de l’hébergement, c’est une opportunité de rencontres culturelles cosmopolites, à moindre coût et sécurisées grâce à différents systèmes de suivi et de cautionnement. Les leaders sont The Hospitality Club [www.hospitalityclub.org] et Couchsurfing [www.couchsurfing.com].
Pendant les vacances
Sur place, conservons nos bonnes habitudes et utilisons des transports doux. Respectons le lieu comme si c’était chez nous et consommons avec modération l’eau et l’énergie.
Pensons aussi au choix de nos activités. Les sports « outdoor » sont très à la mode. Motorisés ou non, ils exercent une pression sur les sites visités lorsque les pratiquants sont trop nombreux, qu’ils abandonnent des déchets, perturbent la faune ou cueillent des plantes menacées. Privilégions la découverte de la nature en compagnie d’un professionnel qui nous fera comprendre les enjeux d’un écosystème et la richesse d’un terroir. AVES par exemple propose des voyages d’observation ornithologique [www.aves.be].
Enfin, si nous pratiquons la plongée, veillons au respect de ce milieu particulièrement fragile. Quelques conseils dans » la charte du plongeur respectable » de l’association Longitude 181, réalisée par des membres de l’équipe Cousteau [www.longitude181.com].
Un petit souvenir ?
On a souvent envie de ramener des objets en souvenir du beau voyage que l’on vient de faire. Privilégions les objets issus de techniques traditionnelles pour les faire perdurer et limitons les intermédiaires en les achetant dans les villages plutôt que les villes. L’achat d’un objet n’est pas qu’un acte de consommation, c’est aussi un échange. Prenons le temps de discuter avec l’artisan pour nous renseigner sur l’auteur de l’objet, les matériaux utilisés, la technique… Evitons la galerie de l’aéroport au dernier moment et les objets vendus dans les grands hôtels sauf s’ils indiquent clairement être issus du commerce équitable. Enfin, n’oublions pas que certains produits, plantes ou animaux, sont interdits à l’exportation. Plus d’infos sur www.traffic.org.
Article rédigé par Ann Wulf dans « L’art d’éco…consommer! » la newsletter du Réseau Eco-consommation (n°36, avril 2008)
- Les fiches-conseils du Réseau Eco-consommation n°100, 101 et 118 consacrées au tourisme durable
- La campagne « Passeport vert » du Programme des Nations-Unies pour l’Environnement : un site Internet pour adopter des choix de vacances responsables: www.unep.fr/greenpassport
- Le salon « Tourisme autrement » qui a lieu du 17 au 19 octobre à Tour & Taxis: www.tourisme-autrement.be
- La toute nouvelle édition du guide d’Alternatives Economiques « Le tourisme autrement » : www.alternatives-economiques.fr
- L’article « Vacances en France » sur www.mescoursespourlaplanete.com
- Le rapport « Changement climatique et tourisme » de l’OMT : www.unwto.org (PDF)
- L’ouvrage « Le tourisme autrement » évalue les impacts économique, social et environnemental de l’industrie touristique et ses effets sur la mobilité et le réchauffement climatique. Son auteur, journaliste et co-fondatrice de l’asbl Tourisme autrement, tente d’apporter des définitions et de poser un regard critique sur de nouvelles formes de tourisme: tourisme solidaire, culturel, équitable, responsable, ethno-tourisme, ecotourisme… Elle dessine également un profil du touriste responsable et pose la question de la labellisation. M-P Eskénazi, éd. Couleur livres, 120 p., 2008. 12,50€
- « Vacances , j’oublie tout ? », un guide abordant différentes facettes du tourisme, de ses aspects sombres (perte d’identité culturelle, mépris des populations, dégâts écologiques…) aux alternatives possibles. Exemples et témoignages à l’appui, il propose des pistes de réflexion et des conseils pratiques aux voyageurs qui se veulent responsables. Ed. Ritimo (0033 1 44 64 74 55 – www.ritimo.org), 52 p., 2005. 5€
[...] sur des associations actives et autres bons plans – les articles suivants sur Mondequibouge.be : Des vacances l’esprit et le pied léger et Voyager pour sensibiliser – une sélection d’outils pédagogiques (pdf) dans Symbioses [...]
Bonjour à tous,
Une autre association de volontariat international : le Service Volontaire International. Il s’agit d’une association non commerciale gérée par et pour des volontaires qui s’efforce de rendre le volontariat international accessible au plus grand nombre.
De plus, il s’agit d’une des rares associations de volontariat qui n’est pas du « nord » allant « sauver le Sud » mais les membres d’une association du Sud (le vietnam) qui vient proposer sa vision du volontariat en Europe.
Il est possible de partir dans plus de 80 pays sur près de 2000 projets….
Le SVI recherche aussi également à informer le jeune public sur les dérives du « tourisme humanitaire » (des agences de voyages qui vendent des projet solidaires comme nouvelle attraction touristiques pour des (riches) jeunes gens en recherche d’authentique….
En ce qui concerne la compensation du CO2, selon la dernière étude (Juillet 2008) d’Inter Environnement Wallonie c’est CO2logic (www.co2logic.be) qui est la société de compensation de CO2 la plus crédible en Belgique (2ème au niveau Européen). Enfin un avis et une analyse approfondie en toute objectivité!
(Source : http://www.iewonline.be/spip.php?article2303 )
Nous sommes regroupés en une ONG dénommée Tourisme Pour Tous qui a pour vocation de faire la promotion dans notre pays la Côte d’Ivoire du tourisme classique, et du tourisme rural basé sur la solidarité, l’équitabilité. Il importe de sortir de son environnement habituel pour découvrir d’autres cultures en participant aussi à son développement. C’est ce à quoi notre structure s’attèle. Tous ceux désireux de se rendre en Côte d’Ivoire (Ouest Afrique) peuvent nous contacter à l’adresse suivante: 02 BP 159 Abidjan /Côte d’Ivoire- (225) 21 24 42 39/06 04 87 96 /tourismepourtous@yahoo.fr
Du tourisme nature pour les petits: découvrir la nature et ses richesse, en faisant un stage résidentiels aux fermes du bonheur. L’apprentissage du respect de notre environnement se fait par dès le plus jeune âge et on en parle pas assez.