Surfaces cultivées en OGM: 55 fois la BelgiqueClés pour comprendreFocus

28 novembre 2013

vandana shiva

En 1996, les cultures OGM dans le monde représentaient 1,7 million d’hectares; en 2012, 170 millions. 100 fois plus. L’Américain Monsanto possède 72 à 75 % des brevets OGM, selon la parlementaire européenne Corinne Lepage. En Belgique, aucun OGM n’est encore cultivé, mais on a retrouvé du colza OGM au bord des routes. Plus grave, en Inde, des paysans se suicident. « Le prix des semences a augmenté de 8.000 % », dit Vandana Shiva (photo). L’écologiste indienne lutte contre le brevetage du vivant.

170 millions d’hectares? C’est 55,6 fois la Belgique, ou la Lybie toute entière. Au niveau de la répartition mondiale: en 2012, les pays en développement dépassent les pays industrialisés pour les terres plantées d’OGM, avec 52 % des cultures contre 48 %. En Europe, il n’y a que le maïs MON810 en OGM, sur 67.000 hectares en Espagne et 4.500 au Portugal.

Les arguments des pro-OGM

Voici les principaux arguments en faveur des OGM.

  • Les OGM sont résistants aux insectes dits ravageurs; ils émettent leur propre insecticide.
  • Les OGM sont résistants à des herbicides déterminés.
  • Les OGM permettent ainsi des économies en pesticides (contre les insectes), moins de contamination des sols et des nappes phréatiques. Il y a aussi moins de CO2 émis car il y a moins de passage des épandeuses.
  • Les rendements sont plus élevés.
  • Les coûts à l’hectare sont moins élevés.
  • Les recherches sont prometteuses: on pourra produire des OGM enrichis en vitamines, en fer, résistants à la sécheresse, à d’autres conditions particulières (sols inadaptés)., etc. Un des objectifs de ces techniques est de lutter contre la faim dans le monde.

Les arguments des anti-OGM

Voici les principaux arguments contre les OGM.

  • Les toxines dégagées par les OGM pour lutter contre des insectes déterminés (pyrale du maïs, par exemple) peuvent provoquer à moyen terme des résistances de ces insectes; d‘autres insectes, comme les abeilles, peuvent être atteints.
  • Les herbicides comme le Round-up deviennent à moyen terme inefficaces. Aux USA, le Round-up est ainsi parfois remplacé par l’atrazine, toxique et interdit en Europe, pour lutter contre des mauvaises herbes devenues tenaces.
  • Les plantes non OGM peuvent être contaminées par les plantes OGM.
  • Les plantes OGM peuvent se disséminer dans l’environnement. Résistantes à 99 % aux insectes et aux herbicides, elles peuvent supplanter les plantes locales non OGM.
  • Les paysans doivent racheter chaque année des semences; ils ne peuvent les réutiliser car elles sont brevetées.
  • Les plantes OGM n’apportent pas un bénéfice à la société, le bénéfice va aux firmes privées.
  • La recherche OGM a consommé beaucoup d’argent et de ressources; cela aurait pu être investi dans une agriculture plus respectueuse de l’environnement et de la santé des consommateurs.

Du colza OGM au bord des routes en Wallonie

La contamination de l’environnement par le pollen de plantes OGM est arrivée il y a peu en Wallonie, à petite échelle. Il s’agissait de colza ramassé le long des routes qui s’est révélé être génétiquement modifié. « Il ne venait pas des champs mais du transport routier », explique François Desquesnes, chef de cabinet de l’ancien ministre de l’Agriculture wallonne, Benoît Lutgen. Des OGM tombés du camion, en somme.

La question des semences est, elle, cruciale. En Inde, des milliers de paysans se suicident: ils n’arrivent pas à racheter des semences pour les années suivantes. OGM brevetés veut en effet dire semences à racheter au producteur. Interdiction d‘en produire soi-même.

« Le prix des semences a grimpé de 8.000 %, dit Vandana Shiva, fondatrice de la Fondation Naydanya pour la Recherche pour la Science, la Technologie et l’Écologie.

Voir Vandana Shiva sur www.philagri.net?p=596

Marc Litt

Mots-clefs : , , , ,

Un commentaire sur “Surfaces cultivées en OGM: 55 fois la Belgique”