En ratifiant le protocole de Kyoto, la Belgique s’est engagée à réduire, d’ici 2008-2012, ses émissions de CO2 de 7,5% par rapport à celles de 1990. Un fameux pari autour duquel s’affrontent aussi deux écoles : d’un côté, les tenants du nucléaire, qui ne produit quasi pas de CO2, de l’autre, les partisans des énergies renouvelables, qui misent beaucoup sur les éoliennes pour relever le défi. Qui a raison ou tort dans ce débat qui dépasse le seul cadre du réchauffement climatique ? Le problème est trop complexe pour se résumer de façon si tranchée. Monde Qui Bouge vous livre surtout des clés pour comprendre les positions des différents protagonistes.
Le 28 juin dernier, le gouvernement belge a approuvé le projet de loi sur la sortie de l’énergie nucléaire en Belgique. Ce texte prévoit l’arrêt des sept réacteurs des centrales de Doel et Tihange dès qu’ils atteindront 40 ans de bons et loyaux services. Dans ce scénario, le premier réacteur s’éteindrait en 2014, le dernier en 2025. Une décision qui a soulevé une levée de boucliers dans certains milieux industriels, voire scientifiques.
La Fedichem (fédération des industries chimiques belges) par exemple, considère l’abandon du nucléaire comme « une erreur colossale » , lourde de conséquences économiques et écologiques. Primo, parce que le nucléaire est une énergie bon marché, que les centrales actuelles sont amorties, et que dans ce contexte, leur fermeture s’accompagnerait d’une forte hausse des tarifs de l’électricité. Deuzio, les « chimistes » mettent en avant que l’énergie nucléaire est « la seule capable de produire de l’électricité sans émissions de CO2, à une échelle suffisamment grande ». Le candidat idéal donc pour atteindre nos objectifs de Kyoto. Avec en filigrane, la question qui taraude tous les pro-nucléaire, Electrabel en tête : comment va-t-on remplacer cette source d’énergie qui intervient pour près de 57% dans notre production d’électricité ? Les énergies renouvelables ne feront pas le poids, estime-t-on du côté du fournisseur belge d’électricité ; elles pourront tout au plus remplacer un cinquième, voire un sixième de la production d’électricité nucléaire. Il faut savoir raison garder, tel est en clair le message.
Panacher les sources d’énergie
Réponse du berger à la bergère chez les environnementalistes : d’abord, le nucléaire ne représente finalement que 10% de la consommation finale d’énergie belge. On peut donc déjà miser sur d’autres vecteurs que l’électricité, tels le gaz ou la cogénération, pour le chauffage des bâtiments par exemple. En outre, les énergies renouvelables – pour la plupart des énergies « propres » – présentent des débuts prometteurs. Les éoliennes notamment connaissent un véritable boom.
Malgrè cela, on ne voit pas bien les énergies douces prendre à elles seules la relève du nucléaire. Et leurs défenseurs les plus acharnés en conviennent, tout en rappelant que si elles avaient bénéficié des mêmes subsides que le nucléaire, elles n’en seraient certainement plus aux balbutiements. « Quoiqu’il en soit, des alternatives au nucléaire existent et elles doivent faire l’objet d’un débat », martèle Stephan Vis d’Inter-Environnement Wallonie (IEW). Selon lui, la solution serait « une synergie entre les centrales au gaz – aux bien meilleurs rendements que leurs homologues nucléaires -, la cogénération, les énergies renouvelables, une meilleure efficience énergétique et la maîtrise de la consommation » . Sur ce dernier point, il est formel : « les pays les plus nucléarisés sont aussi ceux où le gaspillage énergétique est le plus important ». Notamment parce que nucléaire rime avec surabondance énergétique et que, de ce fait, on favorise un mode de consommation énergivore. Pourtant, la question des alternatives au nucléaire est certainement la plus cruciale dans le débat sur la fermeture des centrales. Le problème, c’est que rien n’a encore été prévu par le gouvernement sur ce point. Il faut aussi garder à l’esprit que les centrales au gaz, qui seront les plus à même de donner le change au nucléaire, émettent des quantités non négligeables de CO2. Les solutions de rechange ne présentent donc pas un profil vierge au regard de la gravité des changements climatiques et de l’urgence à diminuer nos quantités d’émissions de gaz à effet de serre.
Des déchets encombrants
Pour IEW, il faut sortir du « dilemme entre fièvre climatique et cancer nucléaire ». La vraie question serait plutôt de savoir pourquoi l’énergie nucléaire n’est pas acceptable. En premier chef, à cause des déchets radioactifs, qui figurent en tête de liste des casseroles que traîne le nucléaire. Un élément radioactif a en effet une durée de vie d’un million d’année. On peut alors légitimement se demander qui va se soucier de ces déchets dangereux à une échéance si lointaine. D’autant plus quand on sait que les ressources d’uranium de la planète devraient être épuisées dans une soixantaine d’années. Vient ensuite le problème des risques liés à cette technologie, surtout dans un pays très densément peuplé comme le nôtre. Même si le risque d’accident est infime, le souvenir de l’explosion de Tchernobyl plane encore. On redoute encore que la prolifération du nucléaire dans de nombreux pays mène à une contamination pour des usages militaires.
Grogne à l’horizon
Mais en matière de risques, les éoliennes sont-elles vraiment au-dessus de tout soupçon ? Que sait-on de leurs nuisances éventuelles ? Sur ce chapitre, la région wallonne souligne que les éoliennes ne sont pas des ventilateurs hurlants qu’il faut placer à 5 km des maisons, qu’il faut juste respecter certaines distances pour éviter que les pales ne fassent de l’ombre chez les gens. On rappelle aussi qu’elles tuent très peu d’oiseaux : entre 0 et 2 en moyenne par éolienne et par an. Et il est vrai que des études d’incidence sont systématiquement réalisées avant d’autoriser un projet. Et les pêcheurs de la mer du Nord ? « Ils pourront moins facilement circuler en mer, reconnaît Jean-Yves Saliez, il faudra prendre des précautions de ce côté-là, notamment pour éviter les collisions par temps de brouillard. » Ceci dit, les personnes qui ont une dent contre l’éolien craignent surtout que ça gâche leur paysage. Et on peut les comprendre. Il n’est pas forcément facile d’accepter, que du jour au lendemain, un pilône s’élève au beau milieu de son joli coin de nature. Pour que les habitants s’approprient ces installations nouvelles, les autorités s’intéressent aujourd’hui à la piste des coopératives d’éoliennes. Quand des citoyens participent au capital d’une de ces turbines, qui produit une partie de leur électricité, ils la regardent tout de suite d’un autre œil…
Au bout du compte, l’éolien trouve peu à peu sa place dans notre paysage énergétique, tout en restant un moyen parmi d’autres pour assurer la totalité de nos besoins. Côté nucléaire, l’abandon progressif de cette filière dépend aujourd’hui du vote de la Chambre des représentants ; décision qui devra ensuite être approuvée par le Sénat. Tout devrait être bouclé au plus tard en janvier 2003. Il faudra alors préparer l’après 2015. Puisque si nous devons nous passer des énormes quantités d’électricité fournies actuellement par le nucléaire, le premier pas sera de faire des économies d’énergies.
NON aux fermetures de centrales nucléaires si c’est pour ouvrir les centrales au charbon hautement polluantes ,et , le parc éolien de remplacement ne sera opérationnel pas avant 2050 et plus..
c’est tout simplement scandaleux mais il nous faudrait des solution… alors quel solution s’offre a nous???
Bonjour,
Passionné de recherches, ( énergies new )! Je maintien que l’on peut faire une centrale électrique qui remplacerait le nucléaire. J’ai à ce sujet pris contacte avec nos Ministres:
sans grands résultats ). Nous pouvons faire cette centrale qui se suffit à elle-même.
Idem pour la voiture électrique. Pour les éoliennes, un rendement bien supérieur peut être
apporté!!!
Y a t-il en Wallonie des personnes qui souhaitent voire celle-ci devenir le centre de l’Europe?
Parce que nous pouvons tout changer. Finançons notre réussite, c’est faire l’union autour de nous!!!
Si des personnes sont intéressées, contactez ce site: http://www.mondequibouge.be
J’espère que la rédaction de ce site ne m’en voudra pas de faire passer par elle, touts couriels. (si pour une raison ou une autre, la direction de ce site, préfère mettre mon mail
je m’associe, à leurs décisions )
Gl.
Je trouve scandaleux tout ce que les politiques belges disent sur le nucléaire. Ils ne tiennent compte que du compteur électoral et disent aux électeurs ce que ces derniers veulent entendre. Des commissions de scientifiques se sont crées et pronnoncés sur la fermeture du nucléaire à la demande du gourvernement. Ces commissions ont déclarée que femer le nucléaire était une grave erreur. Les centrales nucléaires peuvent encore produire des l’électricité pendant des années … c’est un investissement dont il faut profiter. De plus, les énergies douces, non polluantes, éoliennes, vertes(et tout autre qualificatif qui leurs sont donnés) produisent plus de CO2 que les centrales nucléaires (le trou dans la couche d’ozone n’est-il plus un problème?). Le seul problème lié aux centrales nucléaires concerne les déchets. Malheureusement une partie limité de la population seulement sait que les centrales nucléaires ne produisent pas la majorité des déchets nucléaires. A l’opposé le démentellement des centrales nucléaires causerait une masse immense de déchets nucléaires. Il faut aussi savoir que la Belgique est le pays le plus avancé dans la recherche du traitement des déchets nucléaire. Dès 2030, des projets pilotes de gestion définitive des déchets commenceront. Ne faudrait-il pas laisser nos centrales nucléaires fonctionné comme elles le font si bien jusqu’à ce que le nouveau modèle de centrale encore moins polluant apparaissent? Mais malheureusement nos politiques préfèrent regarder le conteur électoral que notre environnement. J’ai été scandalisé la semaine passé d’entendre une candidate Ecolo dire qu’il fallait pour respecter l’accord de Quioto fermer toutes les centrales nucléaires et les remplacer par de l’éolien (= CO2) et du gaz (dont nous serons plus vite à cours que d’uranium).