Pour aider les communautés à gérer les conflist liés à l’eau, le Conseil mondial de l’eau et l’Unesco ont lancé le Water Cooperation Facility (Service de coopération de l’eau) en partenariat avec la Cour permanente d’arbitrage et l’Universities Partnership For Transboudary Waters (Partenariat universitaire pour les eaux transfontalières). Le WCF encourage l’engagement politique dans le sens de la négocation intergouvernementale, de la recherche de solutions par la concertation et propose une assistance dans le domaine de l’éducation, de l’expertise technique, et en matière de médiation pour résoudre les conflits.
Pour en savoir plus : http://www.unesco.org/water/wwap/pccp/index.shtml
[...] Les pays du Proche-Orient ne sont pas les seuls à connaître des situations de manque. Le fait est surprenant, mais les Etats-Unis eux-mêmes se préparent à faire face à une crise de l’eau sans précédent dans les décennies à venir. Depuis toujours, le géant américain pompe sans relâche pour abreuver agriculture, industrie, pelouses, piscines et golfs installés au milieu du désert. Jusqu’ici, rien ne semblait s’opposer à ce train de vie délirant. Et puis de sombres nouvelles se sont mises à pleuvoir : pollution catastrophique des fleuves et des grands lacs, sécheresse dans les Etats de l’Ouest et du Sud, abaissement du niveau des fleuves, de celui des nappes, du tarissement des sources, fuites énormes dans les réseaux d’adduction des grandes villes Et surtout, on annonce que la nappe aquifère Ogallala, la plus grande réserve d’eau douce des Etats-Unis – 4000 milliards de tonnes d’eau – se vide à vue d’œil. Trop pompée, elle ne parvient plus à reconstituer ses eaux. Comment faire face à ces drames quand on est la première puissance économique du monde ? En achetant de l’eau ailleurs, pardi ! Ça tombe bien, le voisin le plus proche, le Canada, regorge d’eau douce. Alors comment ne pas lorgner sur ces réserves fabuleuses Mais Ottawa et ses provinces ont toujours refusé de vendre leur eau aux Etats-Unis. « Bien que nous soyons un pays souverain, expliquent Maud Barlow et Tony Clarke, deux auteurs canadiens, certains craignent que, dans l’éventualité où les Etats-Unis se trouveraient à court d’eau et où le Canada refuserait de laisser détourner ses eaux vers le sud de la fontière, leurs voisins ne voient dans cette attitude une sorte de déclaration de guerre. » On n’en est pas encore là. Dans l’immédiat, la bataille qui se joue est uniquement juridique, les Etats-Unis essayant par des procès de lever les verrous qui cadenacent l’accès à l’eau canadienne. L’avenir pourrait dévoiler des tensions plus vives si les Etats-Unis n’arrivent pas à leurs fins. Enfin, si des conflits liés à l’eau se profilent de plus en plus à l’aube de ce XXIe siècle, n’oublions pas qu’ils ne sont pas toujours inévitables, que d’autres communautés humaines ont déjà misé sur la solidarité pour régler leurs différents et mieux subvenir à leurs besoins en eau. C’est déjà le cas des pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) qui discutent du partage des eaux du Zambèze et de l’Orange. De leur côté, l’Inde et le Bangladesh ont fini par réussir à s’entendre autour de la gestion du Gange. Et heureusement, aujourd’hui, ce type de relations de coopération restent plus nombreuses que les conflits [...]