Au Québec, sept cents écoles se sont engagées à éduquer et agir pour un avenir viable. Un réseau structuré conjuguant écologie, pacifisme, solidarité et démocratie à tous les temps et à toutes les personnes. Leur leitmotiv : rendre possible le monde et l’école que l’on rêve. De quoi nous inspirer.
Vingt degrés en dessous de zéro. Moins quarante si l’on tient compte du « facteur vent », cette brise légère, à peine plus vigoureuse que le souffle d’un nouveau-né mais qui vous glace les narines le seuil de la porte à peine franchi. En ce mois de février, Montréal est noyé de blanc. « Vous aurez connu l’hiver canadien, c’est typique, mais du coup vous ne pouvez pas voir notre jardin ». Maurice Martin nous accueille à l’Ecole primaire Saint Justin pour un rapide tour du propriétaire. L’effondrement du mercure n’a pas eu raison de la chaleur des lieux. Qu’importe le jardin, tout, du hall d’entrée à chaque salle de classe, en passant bien entendu par les couloirs, absolument tout porte la marque « Etablissement Vert Brundtland ». Oeuvres d’art écologiques réalisées par les élèves, lettre d’Amnesty international les remerciant d’avoir participé à la libération d’un prisonnier, dessins sur la sécurité à l’école et le pacifisme, photos de la dernière vente de bulbes permettant d’autofinancer les projets… Ici, même la prof de musique berce son cours de mélodies aquatiques. “Outre le fait que les instituteurs intègre l’écologie, le pacifisme, la solidarité et la démocratie dans tous les cours et toutes les activités de l’école, si je veux assurer la relève, il faut également que ce soit collectif “, souligne M. Martin. “Par exemple pour pouvoir vendre les plants de cannas que nous produisons, tout le monde doit travailler au moins une heure par an dans le jardin. Ça permet d’autofinancer nos projets. Et pour organiser notre fête annuelle, on vend les canettes au recyclage. C’est aussi un bon argument auprès des enseignants réfractaires au changement de philosophie