Travail de rue : accompagnement de personnes vivant habituellement dans la rue, tout au long de leur parcours dans la marginalité, uniquement sur leurs terrains de vie, dans le respect de leurs demandes, avec pour finalité la reconstruction de liens sociaux.
[...] Une anecdote : une journaliste téléphone à l’association un vendredi d’hiver pour réaliser un reportage. Je n’étais pas là et donc je la recontacte le lundi suivant. « Trop tard, vendredi il faisait moins 17, maintenant les températures sont remontées, ce n’est plus d’actualité ». Voici un autre cliché, qui voudrait qu’il soit plus difficile d’être sans-abri en hiver qu’en été. L’interpellation médiatique vient essentiellement lors des grands froids hivernaux. Dans la réalité, le sans-abri risque tout autant de mourir lorsque le thermomètre affiche plus 30 : il a soif, donc il boit – souvent de l’alcool – et donc se déshydrate. Soyons clairs : le facteur de risque principal n’est pas lié aux conditions climatiques. En six années de travail de rue, je ne connais personne qui est mort de froid. Par contre, tous les mois, des hommes succombent des conséquences de leur vie en rue : mauvaise hygiène, agression, overdose. [...]