Mil Aerts et Pascale Borguet vivent dans le centre d’Anvers avec leur fille de 15 ans. Depuis un an, ils partagent avec seize autres personnes deux voitures d’occasion.
« Nous habitons et travaillons tous les deux dans le centre-ville et notre voiture était inutilisée 23 heures par semaine, raconte Mil. À vrai dire, nous l’utilisions seulement une fois par semaine pour de grosses courses au supermarché. Alors, l’an dernier, j’ai vendu ma voiture en partage à un groupe de personnes. Je ne les connaissais pas, mais ça ne me semblait pas un problème vu que toutes les conditions étaient notées noir sur blanc. Avec le temps, le groupe s’est élargi à 16 personnes et nous avons fait l’acquisition d’une seconde voiture de partage. Nous payons 20 centimes du km. »
« Très strict ? Mais pas du tout ! Nous avons tous une connexion Internet, et nous réservons en ligne la voiture. Lorsque je prends un rendez-vous pour lequel j’en ai besoin, je consulte d’abord le calendrier de disponibilité des véhicules. Et si quelque chose survient à l’improviste, il y a toujours l’une des deux voitures de libre. A l’avenir, nous voulons collaborer avec d’autres groupes de covoitureurs pour nous « louer » réciproquement les voitures pendant les vacances. En fait, je ne vois aucun inconvénient à ce système et ça nous permet d’économiser l’équivalent de nos vacances au ski ! ».
Les conseils de Mil et Pascale:
Le partage d’auto est intéressant pour les gens qui n’ont pas besoin d’une voiture pour les trajets domicile-travail et qui roulent moins de 5000 km par an.
Il est important que les personnes qui partagent une voiture habitent dans le même voisinage. Pour trouver des personnes intéressées, une bonne solution est de mettre une annonce dans le journal local ou dans les boîtes à lettre.
Commencez par une voiture d’occasion pas trop chère, c’est financièrement le plus intéressant. Veillez à ce que toutes les conditions du partage soient mises par écrit.
Un des meilleurs systèmes est de prévoir que les participants achètent à l’avance des kilomètres ; cela évite au « coordinateur » du groupe de devoir réclamer l’argent à chaque fois.
Communiquez à l’assurance le nom des personnes qui utilisent la voiture. C’est d’ailleurs toujours obligatoire dès qu’on prête sa voiture à une autre personne que l’assuré.
Répartissez les tâches (contrôle technique, entretien au garage)
Vous pouvez éventuellement utiliser le système (gratuit) de groupes en ligne sur www.yahoo.com (avec code d’accès, calendrier, mail commun) pour organiser vos réservations d’auto, le suivi des lieux de parking du véhicule et autres échanges d’informations. Vous pouvez aussi communiquer le jour même l’endroit où se trouve la voiture à celui qui l’utilise après vous, avec un coup de fil ou un SMS.
Alors qu’ils venaient de se marier, Ruth Stokx et Herman Brangers de Kessel-Lo ont commencé à covoiturer avec quelques couples d’amis. Entre-temps ils ont eu 4 enfants (de 3 à 9 ans) et partagent aujourd’hui un minibus avec la crèche voisine.
« Il y a 10 ans, quand notre vieille auto a rendu l’âme, nous avons acheté une petite voiture avec des amis. Le système fonctionnait très bien ; nous avions chacun la voiture pendant deux semaines et nous nous organisions pour placer les activités nécessitant la voiture dans ces semaines. Nous faisons généralement les courses et ce genre de choses à vélo. Nous n’avons jamais trouvé cette organisation contraignante. Finalement à quelle fréquence avez-vous réellement besoin de votre voiture ? Et comme nous fonctionnions avec un pet0it groupe qui se connaissait bien, nous avons toujours maîtrisé l’organisation. Ce partage de voiture a pris fin lorsque l’un d’entre nous a eu un accident avec l’auto. Nous avons envisagé de louer une voiture de temps en temps, mais finalement, nous avons acheté un minibus en commun avec la crèche voisine. C’était pratique, puisque nous avions à présent quatre enfants. La crèche a besoin du minibus surtout le matin et le soir pour aller chercher et ramener les enfants ; le reste du temps, nous pouvons l’utiliser. C’est surtout le cas lorsque que nous devons partir avec les quatre enfants à la fois, ce qui n’est pas très pratique en transport en commun. »
Les conseils de Ruth et Herman
*Dans un système de partage d’auto, moins il y a de personnes et plus c’est pratique. C’est mieux aussi de se connaître et d’habiter dans le même coin.
Si à une période plusieurs personnes ont besoin de la voiture en même temps, comme pendant les jours fériés, une solution consiste à louer une autre voiture et à en partager les frais entre tous.
Le « déclic » qu’il faut avoir, c’est de considérer la voiture comme un moyen de transport et non pas comme une propriété.
Ben Breeur est père d’une petite fille de 2 ans et demi et habite à Louvain. Sa femme a une voiture de société, tandis que lui loue de temps en temps l’auto d’un particulier. La société où il travaille va bientôt recourir aux services de la société de carsharing Cambio.
« Depuis six mois, nous faisons partie d’un groupe de partage de voiture avec six autres personnes. Nous louons la voiture d’un particulier contre 0,20 centimes du kilomètre, tout compris. Pour moi, c’est la deuxième auto du foyer ; ma femme a une voiture de société, mais si je suis en congé, je n’ai plus de voiture. J’ai en effet échangé ma propre voiture de société contre un abonnement de train et mon employeur va bientôt me donner un abonnement chez Cambio, la société de carsharing . J’en avais marre des embouteillages pour aller à Bruxelles.
En réalité, le partage d’auto est même un peu superflu pour moi : pendant les six derniers mois, je n’ai loué la voiture qu’une seule fois. J’ai depuis acheté un vélo pliant et j’ai l’impression de ne plus avoir besoin de la voiture. En outre, je dois à chaque fois installer le siège-auto de ma fille dans le véhicule qui se trouve chez son propriétaire. Deux autres personnes du groupe n’ont jamais utilisé la voiture. Du coup, le propriétaire doit trouver d’urgence d’autres personnes s’il veut rentrer dans ses frais. »
Les conseils de Ben
Consignez bien tous les détails de votre organisation sur papier. Vous pouvez pour ça vous inspirer du modèle de contrat proposé par Autopia (nl).
Ne vous contentez plus d’en parler, essayez maintenant ce type de système. De toute façon, il est toujours possible d’arrêter.
Asbl Autopia à Anvers (T. 04 95 88 34 98, F. 03 256 84 14), autopia@autodelen.net, www.autodelen.net, qui propose entre autres une brochure de conseils pratiques (nl).
http://groups.msn.com/autodelen
« Mobilité : voiture en partage », un article des archives de Billy-Globe :
http://www.billy-globe.org/fr_2001/mobilite/covoiturage.htm
A côté de ce mode de partage d’auto, il existe deux autres formules :
Le covoiturage, un système par lequel vous voyagez dans la même voiture que d’autres personnes
Sur le site de taxistop (www.taxistop.be), vous pouvez trouver des partenaires navetteurs (pour aller au travail, à l’école, à l’aéroport, ou pour voyager quelque part en Europe).
Le carsharing, un système commercial (sur abonnement) qui vous permet de réserver un véhicule, même au dernier moment, et pour lequel vous ne payez que le temps d’utilisation dudit véhicule.
Taxistop (via la société Cambio) a lancé ce système actuellement à Bruxelles, Namur, Louvain-la-Neuve, Dinant et Liège. Au printemps 2004, ils espèrent s’implanter aussi sur le territoire flamand, probablement d’abord dans de grandes villes comme Anvers ou Gand.
Pour avoir plus d’informations sur le système et connaître les différentes stations de carsharing : www.cambio.be