1992. Au sommet de la Terre de Rio, l’Agenda 21 consacrait l’éducation comme une priorité pour bâtir un monde en développement durable. 2002. Les grands de la planète réunis à Johannesbourg réitèrent cet engagement et font le vœu d’une décennie de l’éducation au développement durable pour 2005-2014. 2005, nous y voilà. La Décennie est lancée. Monde Qui Bouge en décrypte les grands enjeux.
C’est parti pour 10 ans ! Le 1er mars dernier, l’Unesco a lancé à New York, au siège de l’ONU, la Décennie des Nations Unies pour l’éducation au développement durable (EDD). Dix ans pour inciter vaille que vaille les gouvernements des Etats membres à intégrer le concept de développement durable dans leurs politiques éducatives et dans tous les aspects de l’apprentissage. Dix ans pour qu’au bout du compte, les changements de comportements de milliards de citoyens permettent de créer une société plus viable et plus juste.
Une approche panachée
Quid des contenus de cette éducation revisitée ? L’Education au développement durable se situe à la croisée de nombreuses disciplines. Elle dépasse largement le cadre de l’environnement (eau, changement climatique, biodiversité, prévention des catastrophes, production et consommation durables…), englobant également les aspects économiques du développement (lutte contre la pauvreté, tourisme durable, responsabilité des entreprises…) et ses aspects socio-culturels (santé, justice, démocratie et gouvernance, promotion de la diversité culturelle, de l’égalité entre les sexes, des savoirs indigènes…). Pour aborder la complexité des problèmes du monde actuel, il ne peut en être autrement. Du coup, à l’école par exemple, si on veut parler de développement durable, les sciences ne peuvent ignorer l’économie, qui elle-même ne peut taire les arguments de la géographie, des mathématiques, de l’histoire, etc. Et au-delà des cours, les élèves peuvent agir dans différents domaines, en organisant, par exemple, en parallèle, des campagnes de sensibilisation au tri et à la prévention des déchets, des initiatives pour le ramassage scolaire à vélo ou à pied et un point de vente de produits du commerce équitable pour les récrés. Autre aspect de cette éducation sur un nouveau mode : les citoyens doivent devenir autonomes et capables d’engager leur responsabilité dans la création d’un avenir viable. Pour cela, les Nations Unies, dont la Belgique, ont prévu de favoriser le développement de compétences spécifiques : réflexion critique et créatrice, communication orale, écrite et graphique, collaboration et coopération, gestion des conflits, participation à la vie et à l’action civiques, etc.