Les solutions ? « Il faudrait développer des partenariats entre les différents acteurs sociaux, et surtout former les professionnels en contact avec ces habitants. J’ai entendu un technicien conseillant de respirer moins ! Par ailleurs, les néo-arrivants devraient être informés de leurs droits, des loyers moyens, des règles de base, des moyens de prévention. Le public le plus touché est d’origine étrangère. Or, si vous allez en Afrique, on devra vous expliquer comment se prémunir des serpents et des araignées. Nos serpents à nous, ce sont les acariens ».
Des formations adaptées
Pour combler en partie ce manque de formation, le Centre d’Action Sociale Globale (CASG) de l’Entraide des Marolles a développé un projet santé et environnement, en partenariat avec de nombreux organismes (1), grâce au Contrat de quartier des Tanneurs. Au départ : un an et demi d’enquête porte à porte sur ce que les habitants pensent de leur quartier et des effets sur leur santé. Elle lance les pistes. S’en suit notamment une formation pour intervenants sociaux à domicile, sur l’humidité, le CO, les cafards, en partenariat avec Habitat Santé. Enfin, tout récemment, le CASG a développé un kit pédagogique « santé et logement », pour les intervenants sociaux et de santé. Il le présente en ce mardi ensoleillé à une vingtaine d’assistants sociaux.
« Il existe beaucoup de revues sur l’humidité ou les économies d’énergie dans le logement, mais très peu accessibles aux locataires plus démunis ou aux moins lettrés », explique Florence Goens, du CASG. D’où l’idée de cette valisette ludique, comprenant un testeur sonore d’humidité, un thermohygromètre (indiquant la température et le taux d’humidité dans l’air), et quatre brochures directement à l’intention des habitants (respectivement sur l’humidité, les cafards, les économies d’électricité et celles de gaz ). « Ces brochures sont le fil conducteur de l’animation du professionnel qui se déplace à domicile. Elles sont un support de discussion avec l’habitant, qui les conservera par la suite. Nous avons donné la priorité à l’image, pour que même sans savoir lire, chacun puisse comprendre les conseils pratico-pratiques prodigués », explique Alain Charbonnier, de l’asbl Question Santé, qui a apporté son soutien méthodologique au projet.
Dans la salle les questions fusent : « quand les personnes arrivent ici, au CASG, n’y a-t-il pas d’autres attentes, notamment d’avoir un nouveau logement ? ». « Si, répond Delphine Louterman, qui utilise la valisette sur le terrain depuis décembre dernier. Mais nous sommes très clairs : ce n’est pas notre mission et de toute façon il n’y a pas assez de logements sociaux. Nous leur disons que nous pouvons par contre venir chez eux pour voir comment améliorer les choses. Par des conseils faciles à mettre en œuvre. »
De la ville à la campagne
A une centaine de kilomètres de là, à Burdinnes, les immeubles décrépis font place aux champs bucoliques. « A votre avis, l’air est plus pollué à l’intérieur de votre maison ou à l’extérieur ? », demande Françoise Jadoul, du Réseau Eco-consommation, venue prodiguer ses conseils en matière d’humidité et de substances chimiques à l’École des Consommateurs (3) du coin. « A l’intérieur, car il y a plein de produits nuisibles et inutiles, répond une agricultrice sexagénaire à l’accent roulé. Dans l’étagère chez ma sœur, il y a des produits pour l’inox, pour la vitrocéramique, pour le sol, pour les fenêtres… Je n’ai pas tout ça chez moi, même si on nous pousse à en acheter ». « Non, enchaîne sa voisine, c’est quand même plus pollué dehors ». Verdict : en moyenne, l’intérieur des locaux, où nous passons 80 % de notre temps, est plus pollué que la rue, que ce soit en ville ou à la campagne.
Mais comment changer les choses ? Edurne Gil, fait passer les produits de nettoyage naturels , un peu à la façon « Réunion Tupperware ». Sa collègue Françoise enchaîne par des conseils pour éviter d’utiliser des pesticides et des substances chimiques dangereuses à la maison. Puis explique comment diminuer l’humidité dans une pièce : par exemple, aérer 15 minutes chaque jour ou en mettant un couvercle sur une casserole… « Ce sont des comportements que l’on apprenait avec les grands-parents, s’exclame une dynamique mamie. Maintenant c’est fini, on apprend plein de choses à l’école, mais pas ça. » C’est pourquoi des associations ont pris le relais. Car si l’habitant maîtrise mieux son environnement immédiat, sa santé globale s’en trouvera améliorée.
Christophe Dubois,
article publié dans la revue Symbioses, n°66
- Habitat Santé, 101 rue saint-Vincent à 1140 Bruxelles, T. 02 242 02 92, info@habitat-sante.org, www.habitat-sante.org. 6 € par visite à domicile.
- CASG des Marolles, 169 rue des Tanneurs à 1000 Bruxelles, T. 02 510 01 80, casg@entraide-marolles.be
- Réseau Eco-consommation, 27 Boulevard de Fontaine à 6000 Charleroi, T. 071 300 301, info@ecoconso.be, www.ecoconso.be. Vous y trouverez tous les conseils utiles en matière de santé et logement.
(1) Les partenaires du projet sont : Habitat & Rénovation, Maison médicale des Marolles, Centre de santé du Miroir, CPAS de Bruxelles-Ville, Vrieden van’t Huizeke.
(2) Le CASG des Marolles (voir coordonnées ci-dessus) prête la valisette et vend les brochures (0,50 €)
(3) Les écoles de consommateurs sont des groupes ouverts de consommateurs qui se réunissent périodiquement pour débattre et chercher des informations sur des problèmes de consommation qu’ils rencontrent : logement, alimentation, communication, crédit, droits sociaux… Aujourd’hui 124 écoles de consommateurs sont reconnues et subventionnées par la Région wallonne. Plus d’infos ? Observatoire du Crédit et de l’Endettement, T. 071 33 12 59, info@observatoire-credit.be
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Bonjour.Je suis trés heureux de lire votre article car je suis une formation en France à se sujet et je souhaite en faire une activitée proféssionelle.
Pourriez vous m’indiquer si possible quel type serait le mieux appropriée et acec quelles institutions travailler?
Je renouvel mes compliments car cet article donne l’expréssion du droit au logement décent!