De Rio à Johannesburg, le réchauffement climatique s’est invité à tous les sommets de la Terre. En dix ans, il s’est aussi progressivement échappé des cercles d’initiés pour devenir l’affaire de tous. Très bien, mais comment s’y retrouver entre les aspects scientifiques du phénomène, les multiples conférences dont il fait l’objet et les enjeux qu’il soulève pour chacun d’entre nous ? Le point sur une question planétaire qui touche de très près nos modes de vie.
Entre 1,5 et 5,8 °C : c’est l’augmentation des températures sur Terre que nous annoncent les climatologues pour la fin du siècle. Et cette prévision-là n’est pas de bon augure : ça nous promet des inondations pour certains, des sécheresses terribles pour d’autres, mais aussi des raz-de-marée ou des cyclones probablement plus nombreux, des territoires au bord de l’engloutissement, voire des étés frisquets dans certaines parties de l’Europe de l’Ouest… Qui plus est, entonnent en chœur (presque) tous les spécialistes du réchauffement climatique, NOUS, les hommes, sommes responsables de cette évolution.
Du barbecue aux centrales thermiques
Mais quel rôle au juste jouons-nous dans ce scénario inquiétant ? À l’origine, le grand coupable de cette hausse « extraordinaire » des températures, c’est l’augmentation de l’effet de serre. En soi, l’effet de serre n’est pas mauvais du tout. À l’état naturel, il joue au contraire un rôle fondamental pour l’équilibre de la vie sur Terre. Sans lui, il ferait en moyenne -18 °C, au lieu de 15 °C aujourd’hui. Le problème, c’est que le phénomène s’emballe parce que, depuis la révolution industrielle, nous rejetons de plus en plus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, détraquant complètement l’équilibre naturel. La voilà notre responsabilité !
Grosso modo, c’est surtout notre consommation galopante d’énergie qui est en cause. Effectivement, les rejets de CO2 d’origine énergétique – notamment via la combustion de carburants fossiles comme le pétrole, le gaz ou le charbon – représentent 75% de l’ensemble des émissions en équivalent CO2 des six gaz à effet de serre. Songez aux quantités astronomiques de gaz carbonique crachées chaque jour dans l’atmosphère par nos industries, nos véhicules, nos centrales thermiques etc. Chaque année, pour l’ensemble de la planète, cela représente plus de 6 milliards de tonnes de carbone! Quantité de nos quotidiens, comme le chauffage de nos maisons, l’utilisation d’appareils électriques ou même l’organisation de barbecues ou l’emploi de réchauds de camping, une fois cumulés à l’échelle d’un pays, sont également responsables d’émissions de taille.
Les gaz des vaches
Toutefois, notre besoin en énergie n’est pas seul à l’origine des bouleversements du climat. Notre agriculture y contribue largement aussi. En fertilisant les sols à répétition avec des engrais chimiques composés d’azote, on favorise la production de quantités considérables de N2O, c’est-à-dire de protoxyde d’azote, l’un des gaz à effet de serre. La culture du riz, elle, de façon naturelle, provoque des émissions de méthane, un gaz vingt-cinq fois plus efficace que le CO2 dans sa contribution à l’effet de serre. Même les vaches figurent sur la liste noire du réchauffement climatique ! Le cheptel bovin de la planète avec ses quelque un milliard trois cents millions de têtes envoie dans l’atmosphère chaque année, par ses flatulences, plus de 100 millions de tonnes de méthane. Et puis il y a notre consommation de produits, génératrice au final de tonnes de déchets. Le traitement de ces détritus dégage soit du méthane (lors de la décomposition de matériaux organiques enfouis comme les résidus végétaux, les restes de table, le papier souillé, les « boues » de décharge), soit du CO2 (lors de la combustion de ces déchets ou du biogaz).
Un premier pas concret
Évidemment, au-delà de cette responsabilité de chacun, le problème est planétaire, puisque tout se joue au niveau de l’atmosphère terrestre. Dans ce contexte, l’Organisation des Nations Unies était la mieux placée pour mettre en oeuvre un plan d’action pour stabiliser les émissions mondiales de gaz à effet de serre. Cela se passait en 1992, lors de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement à Rio. Qu’est-il ressorti de ce Sommet de la Terre ? Un pas important : pour la première fois, les pays déjà industrialisés ont reconnu leur responsabilité dans les émissions de gaz à effet de serre produites depuis la révolution industrielle. Ceux qui ont ratifié (175) la « Convention Climat » se sont engagés, pour l’an 2000, à stabiliser ces émissions au niveau de 1990. Pourtant, quelques années plus tard, force est de reconnaître qu’on n’était pas sur la bonne voie. Bien au contraire. D’où l’idée de traduire en objectifs précis les promesses faites à Rio. Ce fut le menu du Sommet de Kyoto au Japon, en 1997. Le protocole qui en est issu demande à chaque pays signataire un effort proportionnel à sa contribution aux émissions. Après d’âpres négociations, les participants se sont entendus pour réduire, d’ici 2008-2012, les émissions de six gaz à effet de serre d’en moyenne 5,2 % par rapport aux niveaux de 1990. L’Union Européenne s’est vue attribuer une réduction de 8%. Réduction ensuite répartie entre les pays membres : la part de la Belgique est de 7,5%. Sachant que nos émissions ont encore augmenté de 7% entre 1990 et 1999, il nous faut en fait viser une diminution de 14,5% ! Finalement, ce sont bien ces objectifs chiffrés, clairs et précis, et pour la première fois contraignants qui font la force et l’originalité du protocole de Kyoto. Il faut savoir que les Etats signataires qui n’auront pas respecté leurs engagements au terme des dates butoir – donc 2012 pour commencer – seront sanctionnés.
Parcours d’obstacles
Mais le protocole de Kyoto n’était pas au bout de ses peines : l’accord devait entrer en vigueur après avoir été ratifié par au moins 55 pays, dont les émissions combinées représentent 55% du total des émissions de 1990 par les pays développés. En 2001, après le refus des Etats-Unis – 36,1% des émissions de référence – de respecter les engagements de Kyoto, on a cru le protocole moribond. Au Sommet de Johannesburg, l’annonce par le Canada puis la Russie de leur intention de ratifier l’accord a fait renaître l’espoir. Finalement, l’ »entrée » de la Russie, qui pèse 17,4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, a assuré l’entrée en vigueur du protocole de Kyoto en février 2005. Le premier pas vers la lutte effective contre le réchauffement climatique était donc franchi. Restait à prévoir le second. C’était l’objectif de la dernière conférence sur les changements climatiques (du 28 novembre au 9 décembre 2005), à Montréal. Dans le cadre de cette Conférence, plus de 40 décisions ont été adoptées dont des dispositions pour renforcer et rationaliser le mécanisme de développement propre. Lors du rendez-vous québécois, on a également débattu de la participation des pays en développement (G77) dans la lutte contre le réchauffement climatique et des modalités de leur engagement après 2012. Pour les pays du Sud, soucieux de ne pas limiter leur développement économique, pas question de réduire les émissions de gaz à effet de serre chez eux, même après 2012, comme il en était question. Pas étonnant quand on sait que le G77 compte notamment les pays de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) parmi ses membres. Reste à miser sur les conférences à venir pour rallier aussi les pays en développement à la lutte contre le réchauffement climatique. Rendez-vous pour la prochaine conférence en 2006…
Pesrsonnellement,je pense que nous ne devons pas nous leurrer.Le monde entier sait tres bien que le rechauffement de la planete est du en grande partie à cause des nombreuses usines qui pillulent de par le monde.les dirigents du monde le savent tres bien mais ils font semblant de ne rien voir,ils sont trop occupes a ammasser de l’argent en s’optroyant des titres honorifiques tels que milliardaires ou richissimes.Il est vrai que chaque jour le monde fait un bon vers l’avant … mais à quel prix?A vous de nous le.ire