Pour réduire l’impact environnemental de leur alimentation, des ménages pilotes se sont lancés dans la « Campagne Ecoteam Alimentation » organisée par Inter-Environnement Bruxelles. Nous avons suivi pour vous les remous d’un écoteam constitué d’Uccloises au cours des trois séances requises.
« Vous allez quand même faire des enfants ?! » demande en préambule une participante alarmée et alerte aux jeunes générations, au milieu d’une kyrielle d’interrogations sur les pots de yaourt, le CO2, les Inuits… Nous sommes à la première séance d’information de la « Campagne Ecoteam Alimentation » menée par Inter-Environnement Bruxelles dans le cadre d’une convention avec l’Institut Bruxellois de Gestion de l’Environnement. Le décor est planté dans les locaux de l’association bruxelloise : les participantes de ce 3ème écoteam (sur 8) ont de multiples interrogations et attentes sur le bout des lèvres.
Au goût du jour…
En cette première séance d’information sur des notions de base telles que l’empreinte écologique ou encore les grands principes d’une alimentation plus respectueuse de la planète, passage aux aveux : une mère de famille, inconditionnelle du Delhaize, confesse faire ses courses en voiture tout en sélectionnant quelques produits bios. Tandis qu’une fan du potager avoue être « toute neuve dans ce domaine » et « prendre le label bio du bout des doigts !». Tant mieux puisque Sabine Vanderlinden, chargée de mission et animatrice pour cette campagne, espère ne pas « prêcher que des convaincus. Un des défis de la Campagne Ecoteams Alimentation est de trouver les moyens concrets et adaptés à chacun pour diminuer ses 30 % d’empreinte écologique liée à l’alimentation. ». Après un calcul fastidieux de la part alimentaire de leur empreinte respective, chaque participante reçoit un manuel explicatif et incitatif.
Survol à l’étalage !
Deuxième séance : visite d’un supermarché. L’écoteam n’est malheureusement pas au complet. Dur de rameuter les troupes en ce samedi matin de février. Dès l’ouverture du magasin, l’équipe s’engouffre pour s’attarder devant les étalages. Ensemble, ils décortiquent les rayons et auscultent les étiquettes des produits proposés, qu’il ne fait pas toujours bon acheter : des fraises hivernales et tomates bios du Maroc, des poires suremballées d’Argentine, des produits végétariens à l’origine mystérieuse, des poissons frais sans label MSC (Marine Stewardship Council), des verres non consignés…. Le mardi soir qui suit, réunion de « débriefing » dans les locaux d’IEB. L’écoteam dresse alors un listing de suggestions destiné au gérant du supermarché et au Service Clientèle du Groupe. Sans oublier qu’à la fin de la campagne, toutes les demandes des écoteams seront envoyées à l’imposante FEDIS (Fédération belge des entreprises de distribution).
Et maintenant qu’est-ce qu’on fait?
Même si d’autres Ecoteams ont fait boule de neige, cette équipe-ci a hélas fondu au fil des désertions. Deux participantes « rescapées » témoignent : « j’ai impression d’avoir pris part à un projet s’adressant à des personnes déjà sensibilisées et ne proposant pas de réelles solutions ». Pour ces personnes, l’explication des grands principes d’une alimentation durable n’était manifestement pas suffisante. « Une solution toute faite n’existe pas et le consommateur doit poser des choix en fonction de ses propres possibilités » leur répond Sabine Vanderlinden. Les « déjà actifs alternatifs », eux, sont par contre satisfaits : ce ralliement a pu déboucher sur des échanges de bons procédés et d’adresses afin de constituer des Groupes d’Achats Communs ou de dénicher des cours de cuisine végétarienne, des restaurants bios, des magasins d’alimentation naturelle… La suite des événements repose dès lors sur la manière dont chacun concrétisera et communiquera les informations récoltées, pour aller plus loin et toucher davantage de personnes. Résultats des courses dans les rayons et paniers…
Hélène Mori,
Article publié dans la revue Symbioses, n°70
IEB – Sabine Vanderlinden – 02 548 39 42 – sabine.vanderlinden@ieb.be
Sur l’éco-shopping : www.ibgebim.be
Bravo pour l’article. En plus d’être bien écrit, il est fidèle à la réalité vécue. La prise de conscience de l’impact de l’alimentation sur l’environnement n’est pas sans effet et les habitudes changent petit à petit. Bonne continuation.