Quand le développement durable s’invite au Mondial, l’événement sportif le plus attendu en 2006, les idées foisonnent en matière de protection de l’environnement et d’éducation au développement durable.
Coup d’envoi du Mondial 2006 en Allemagne. Des millions de spectateurs seront au rendez-vous durant un mois, soit dans un des 12 stades allemands, soit derrière leur petit écran. Un événement sportif de taille, extrêmement fédérateur. Au Nord comme au Sud, le football fait l’unanimité. Pourtant, les inégalités subsistent… Il ne fait aucun doute qu’un ticket pour assister à un des 64 matches du Mondial 2006 reste inabordable pour la plupart des habitants issus de pays en voie de développement. À noter aussi d’ailleurs, qu’il faudrait à un pauvre 109 jours pour obtenir ce que Zinedine Zidane empoche en un seul jour. Certes, le football reste vecteur d’inégalités, mais un événement sportif tel que le Mondial peut également jouer un rôle non négligeable dans la protection de l’environnement et l’éducation au développement durable.
Terrains « verts »
Les sceptiques n’ont qu’à bien se tenir : mieux gérer écologiquement un grand événement sportif, c’est possible. Le programme Green Goal l’a prouvé en intégrant des critères écologiques dans l’organisation du Mondial 2006. Au programme : économie d’eau et d’énergie, meilleure gestion des déchets et optimisation des transports publics. De l’arrosage des terrains avec de l’eau de pluie à l’achat de chaises de stade de seconde main, tous les moyens sont bons pour que l’événement s’organise dans le respect de l’environnement. Des gestes « verts » qui permettent également de faire pas mal d’économies.
Place à la sensibilisation
Le Mondial, c’est aussi l’occasion de dénoncer. De nombreuses associations se sont emparées de l’événement pour pointer du doigt les dérives qu’engendrent parfois les événements sportifs de grande ampleur. L’association néerlandaise de développement durable NCDO a lancé une campagne visant à sensibiliser le public aux Objectifs du millénaire pour le développement. Dans les gares néerlandaises, les amateurs de foot ne pourront passer à côté de l’affiche arborant « Ce ballon a subi plus d’examens qu’une femme enceinte en Côte d’Ivoire », rappelant ainsi l’objectif 5 qui vise à réduire de 75% le nombre de femmes décédant à l’accouchement.
Oxfam saute également sur l’occasion pour poursuivre sa campagne dénonçant l’industrie du vêtement. Dès l’ouverture du Mondial 2006, l’ONG rappelle le non-respect des conditions de travail dans les usines de l’industrie du sport. Ces mêmes usines qui produisent les vêtements de marques fièrement arborés par les plus grands joueurs de football sur le stade ou même en dehors.
Autre exemple de sensibilisation, l’initiative lancée par Durex, la marque de préservatifs. Afin de lutter contre la traite des blanches et la violence, 500 000 étuis de préservatifs « Fair Play » ont été distribués dans 18 grandes villes allemandes.
Autant d’initiatives qui prennent la balle au bond à l’occasion du Mondial 2006 afin de profiter de la notoriété mondiale de l’événement pour faire véhiculer les valeurs du développement durable. Des valeurs qui touchent tous les citoyens du monde, adeptes du ballon rond ou non.
Céline Teret
- Le site de Green Goal à l’occasion de la Coupe du Monde 2006 en Allemagne.
- Le rapport d’Oxfam-Solidarité sur la liberté d’association dans l’industrie des équipements sportifs en Asie: « Mondial de foot: Fila, Nike, Adidas, … Hors jeu! »