Imaginer et monter son projet… Ces jeunes qui bougent pour en toucher d’autres

7 février 2007

Quatre projets imaginés et développés par des jeunes. Quatre projets de sensibilisation, dans des domaines où le passage à l’acte est devenu une urgence: l’environnement, l’énergie, le développement durable et l’eau.

Ces témoignages ont été récoltés dans le cadre du dossier « Jeunes en mouvement » de Symbioses, le magazine de l’Education relative à l’Environnement. Des portraits de jeunes, dont les réflexions et les engagements pour l’environnement et le développement durable sont autant de coups de pied à la bof attitude. Symbioses est disponible auprès du Réseau IDée (symbioses@reseau-idee.be ou 02/286 95 76).

LA CITE S’INVENTE: François Poncelet, 27 ans, Liège

jeunes-francois.jpgProjet : « La CITE (Centre d’Initiative et de Traitement de l’Environnement) s’invente » est un projet de centre d’éducation à l’environnement à vocation pédagogique axé sur la démonstration des possibilités de combinaison entre techniques de bioconstruction, énergies renouvelables et récupération. Il devrait démarrer d’ici quelques mois. La ville de Liège a donné son accord pour développer le terrain dans les coteaux de la Citadelle, sur une colline verte au milieu de la ville. C’est un endroit exceptionnel. Cet écocentre est un projet participatif qui aura comme objectif de créer des synergies entre associations, entreprises et secteurs de l’éducation et de la formation. Il s’adresse au grand public et surtout à ceux qui ne s’intéressent en rien à l’environnement. On compte mettre la priorité dans l’organisation de journées pédagogiques en primaires et secondaires, ainsi que dans l’organisation d’événements, tels que le festival « Ecoteau » qui a déjà eu lieu cet été.

Motivation(s) : Toucher, de manière ludique, des personnes qui ne sont pas encore sensibilisées à l’environnement. J’essaie également d’apporter ma petite contribution au grand combat écologique. Ce projet représente à la fois ce que j’ai l’impression de savoir le mieux faire et ce que j’ai le plus envie de faire.

Déclic(s) :
Des visites d’écocentres en Australie et en Espagne. Il existe déjà une centaine d’écocentres dans le monde, souvent en zones urbaines, mais aucun en Wallonie. Lors de mes visites, j’ai vu des centaines d’enfants apprendre sur l’environnement tout en s’amusant et j’ai eu envie de l’appliquer.

Conseil(s) : L’environnement est pour nous un domaine d’avenir. C’est important de voir ce qu’on peut apporter tout en ayant du plaisir dans ce que l’on fait. Il faut aussi beaucoup d’enthousiasme. Et une certaine complémentarité : apporter des choses en plus, examiner ce qui existe et ce qui n’existe pas, se diriger dans des domaines où peu de choses sont réalisées. Sans oublier d’interagir avec différentes personnes qui travaillent déjà dans le secteur.

PASSEURS D’ENERGIE: Charlotte De Jaer, 25 ans, Mons

jeunes-charlotte.jpgProjet : « Passeurs d’énergie » est né de la réflexion d’un groupe d’amis préoccupés par les défis énergétiques : la recherche en énergies renouvelables et les initiatives favorisant son économie. Ils poursuivent plusieurs buts : promouvoir l’accès à l’information technique et pratique et encadrer la rencontre entre utilisateurs et professionnels du secteur. Concrètement, il s’agit de créer un réseau de « Passeurs d’Energie » : des personnes ayant déjà agi dans leur vie quotidienne afin de limiter leur consommation, que ce soit par l’isolation de leur maison, le remplacement de leur vieille chaudière, l’installation de panneaux solaires, etc. Ce réseau existera grâce à un site web et par le biais de la visite de maisons témoin.

Motivation(s) : L’idée que chacun, à son niveau, peut faire changer les choses particulièrement dans le domaine de l’énergie. En effet rare sont les gestes de notre vie quotidienne qui ne font pas intervenir l’une ou l’autre forme d’énergie. Ensuite, bien évidement, la prise de conscience de la future pénurie de combustibles fossiles et les changements climatiques.

Déclic(s) :
D’autres associations dont j’ai fait partie, particulièrement « L’Autre Pack » et « Ca passe par mes sorties », qui travaillent toutes deux sur la consommation responsable sans énormes subsides mais avec une énorme volonté de faire bouger les choses.

Conseil(s) :
Avant de se lancer dans un projet, bien réfléchir à sa valeur ajoutée. Rien ne sert de créer quelque chose qui existe déjà.
Ensuite foncer en s’aidant des autres associations. Il faut travailler en réseau, surtout au niveau de l’environnement. C’est en travaillant en réseau qu’on trouve des moyens humains, financiers ou techniques pour avancer.

NATURA L’ECO-ROULOTTE: Lenka Cerne, 23 ans, Courcelles

jeunes-lenka.jpgProjet : « Natura l’éco-roulotte » est un projet de sensibilisation au développement durable. La Coordination des écoles de devoirs du Hainaut (CEDDH) m’a accueillie afin de mettre sur pied cette initiative. Il s’agit d’un bus itinérant proposant des animations ludiques et pédagogiques autour des différents thèmes du développement durable : le commerce équitable, les transports, l’effet de serre, les ressources naturelles, les déchets, la différence entre besoins et envies, le rôle de la publicité, la consommation d’énergie. Les animations sont destinées aux jeunes de 10-15 ans fréquentant les écoles de devoirs (EDD). Nous avons choisi cette tranche d’âge car c’est la période où l’adolescent pose ses propres décisions d’achats. Notre volonté est de faire voyager le bus dans toutes les EDD du Hainaut et de proposer aux animateurs de co-animer. En effet, nous souhaitons les impliquer pour qu’ils deviennent des modèles de référence pour les jeunes et développent des activités, des actions ou des projets sur le long terme autour des thèmes du développement durable.

Motivation(s) :
Depuis mon adolescence, je suis sensible aux problèmes qui m’entourent : pauvreté, exclusion, pollution… Les études supérieures que j’ai choisies, la communication, m’ont donné quelques clés pour utiliser des outils de sensibilisation et d’éducation. J’ai alors décidé de rédiger mon travail de fin d’études sur le développement durable et sur le projet « Natura l’éco-roulotte ». Mon souhait pour l’avenir est que chaque citoyen prenne conscience de l’impact de son mode de vie sur l’environnement et choisisse une meilleure philosophie de vie au quotidien.

Conseil(s) : Mon conseil est simple : nous ne sommes pas les seuls à vouloir améliorer notre qualité de vie et il ne faut pas croire non plus que sans argent rien n’est possible. Cherchez autour de vous des personnes ressources qui vous aideront à mettre sur pied des initiatives.

HYDROTOUR: Geoffroy et Loïc de La Tullaye, 29 et 32 ans

jeunes-geoffroy-loic.jpgProjet : Nous travaillons depuis quatre ans sur la problématique de l’eau et sur les techniques de communication à mettre en oeuvre pour y impliquer les générations montantes, les entreprises, les institutions et le grand public. Nous avons entrepris de faire un voyage, mais pas un voyage uniquement touristique, afin de joindre l’utile à l’agréable. Il a fallu alors choisir un thème. Nous voulions parler de quelque chose qui donne de l’espoir, pour montrer l’exemple aux jeunes. L’eau nous a semblé être un thème universel et facile à expliquer. De plus, 2003 était l’année universelle de l’eau douce. De là est né le projet « Hydrotour aux sources de l’espoir », un voyage de 14 mois autour du monde à la rencontre d’initiatives réalisées par les associations et entreprises pour l’eau et pour la vie. Nous sommes allés à la recherche des acteurs de l’eau, de la population locale. On a d’ailleurs beaucoup de leçons à tirer des autres. Depuis notre retour, nous avons créé BIGLO, une entreprise spécialisée dans la sensibilisation et la communication sur l’eau. Nous avons entre autres entrepris un cycle de conférences-débats axé sur la sensibilisation à l’eau potable dans le monde et destiné aux jeunes du secondaire. C’était l’occasion de dire aux ados : ne soyez plus de simples consommateurs, devenez acteurs !

Motivation(s) : Réaliser un rêve, celui de faire le tour du monde entre frères, et le rendre utile. Nous avons une volonté commune, une soif d’aventure, un goût du risque, une once d’inconscience et de naïveté, pas mal de ténacité, et surtout beaucoup d’espoir en l’Homme et en la Vie. Et, pour finir, nous nous sommes rendu à l’évidence que les grandes idées et les grands projets naissent de rien et tiennent en général à un maigre fil qui guide la destinée de nos vies : « le vouloir-pouvoir ».

Déclic(s) : Ces paroles de Jaques Brel : « Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns ». Et aussi, le fait de se rendre compte que dans notre société ultra-consommatrice, nous avons un pouvoir en tant que consommateurs. Les politiques ne sont pas les seuls à pouvoir agir.

Conseil(s) : Osez réaliser vos rêves. On est tous acteurs à notre niveau. Il n’y a pas que les politiques qui ont le pouvoir d’agir. Les petites individualités ont leur importance. Attention à ne pas se laisser décourager ! Les choses se font très lentement, le changement ne se produit pas tout de suite, les résultats attendus tardent à venir. Dans cette société de l’immédiat, il est parfois difficile de ne pas voir bouger les choses mais à force de travail et de répétition l’encrage se fait. Le secret, c’est d’y croire, de croire, et surtout d’être cru. « Car seule, la pierre n’a point d’espoir d’être autre chose que pierre. Mais de collaborer, elle s’assemble et devient temple ».

Pour en savoir plus :

  • La CITE s’invente (Centre d’Initiatives et de Traitement de l’Environnement), pour une éducation à l’environnement
  • Passeurs d’énergie, pour un accès à l’information technique et pratique et une rencontre entre utilisateurs et professionnels du secteur
  • L’Autre Pack, pour sensibiliser les étudiants à une consommation responsable
  • Ca passe par mes sorties, pour sensibiliser les citoyens à la consommation responsable en ciblant les critères du commerce équitable et de l’agriculture respectueuse de l’environnement
  • Hydrotour aux sources de l’espoir, le site de deux hydro-trotteurs
    livre.jpg« Hydrotour : 6 milliards d’acteurs pour sauver l’eau » L. et G. de la Tullaye, éd. Biglo, 2005. Coloré de dizaines de photos prises de par le monde, cet ouvrage donne la parole aux « acteurs » de l’eau, ces citoyens qui refusent de baisser les bras et se battent au quotidien pour sauver l’eau. Un DVD accompagne également le livre : le documentaire « Hydrotour aux sources de l’espoir » (35 mn), qui vise à sensibiliser le grand public aux questions relatives à l’eau et à promouvoir les projets de recherche et de coopération sur les questions et défis liés à l’eau.

5 commentaires sur “Imaginer et monter son projet… Ces jeunes qui bougent pour en toucher d’autres”

  1. TCHIOFO LONTCHI F. dit :

    Je vous félicite pour votre initiative dans la protection de l’environnement. Je suis en outre fondateur de l’association « Forêt-Environnement et développement des initiatives caumunautaires » (FEDIC) basée à Yaoundé au Cameroun. Nous, membres de l’association désirons créer un partenariat entre vous et nous dans l’optique de mieux axer nos politiques de lutte pour la conservation de la biodiversité, contre le changement climatique et les gaz à effet de serre. Je vous suis gré de vous savoir intérésssé par cette coopération et vous remercie sincèrement.

  2. sékou omar ba dit :

    Bravo à tous ces jeunes qui ont de l’imagination et surtout de l’humanité. L’environnement doit être une préoccupation mondiale.
    J’ai eu l’immense bonheur de parcourir mon pays cette année; j’ai en même temps eu froid dans le dos en voyant comment le désert avancait. J’ai vu des villages se déplacer dans le lit du fleuve asséché qui travaserse ce merveilleux pays qu’est le mien.
    C’est pourquoi je sollicite le concours de tous ces jeunes afin que leurs projets puissent être nôtres. Tous m’ont intéressés, en particulier la CITE S’INVENTE de François Poncelet car je suis professeur de lettres dans un lycée.

  3. eyallut dit :

    tu as mon mail (tanguy@biglo.fr) ; nous sommes a ta disposition
    A+

  4. Niagne alain dit :

    Ca m’interesse de bénéficier de vos expériences en montage de projet et de recherche de financement pour des projets au bénéfice des jeunes dans les domaines suivants:

    -Entrpreunariat
    -Education
    -Santé
    art et culture
    Informatique
    formations

  5. Eyallut dit :

    La devise de la Ville de Huy n’est-elle pas:
     » Mieux vaut mourrir de franche volonté que du pays perdre la liberté »

    Bravo à tous ces jeunes entrepreneurs qui se lèvent tôt matin et qui par leur franche volonté d’entreprendre nous donne un gout de liberté dans notre choix de vie.