Coup de projecteur sur Dioxyde de gambettes, GO² pour les intimes, une société de livraison à vélo qui fait ses premiers tours de roue à Bruxelles.
Le vert est à la mode
L’amour de l’environnement se vend bien. On ne compte plus les entreprises dont le département marketing a repeint en vert la communication. Jusqu’à la schizophrénie. A croire les réclames, acheter une nouvelle voiture ou aller au supermarché est l’acte écologiste ultime. Néanmoins, loin de l’alibi commercial, il existe de trop rares entrepreneurs qui placent le respect de l’environnement au cœur de leur activité dans le but d’accorder leur quotidien avec leurs principes de vie. Ceux-ci méritent qu’on leur fasse un peu de publicité, même dans le journal d’Inter-Environnement Bruxelles (qui, rappelons-le, compte l’asbl Respire parmi ses membres).
Copinage
Damien Lesca, jeune français amoureux de Bruxelles et de sa bicyclette, n’est pas du genre à baisser les bras face aux défis. Préoccupé par la dégradation de l’environnement et affolé de voir chaque jour plus de bagnoles partout et tout le temps, il a voulu aller plus loin que l’action individuelle. Il a créé, en 2009, une société de coursiers à vélo qui lui permet tant d’être fier de son travail que de générer une mutation positive de l’économie. Unique employé, il voit son carnet de commandes se gonfler à l’air pur et envisage une croissance rapide. A la seule force de ses mollets, il livre tous les colis dans les 19 recoins de la capitale. Bien qu’économiquement concurrentielle et très rapide, GO² se démarque des autres sociétés de livraison par sa valeur humaine ajoutée. Elle propose en effet un service convivial et proche du citoyen qui offre une solution aux embouteillages incessants et dont la facture remise aux clients mentionne les kilos de dioxyde de carbone (CO², à ne pas confondre !) économisés grâce au biclou.
Un vieux modèle à copier
Les livraisons à vélo n’ont rien d’une idée neuve. A Bruxelles même, quelques sociétés ont déjà vu le jour sans jamais réussir à se pérenniser. Parallèlement, d’autres sociétés ont ajouté des vélos à leur flotte classique de motos et de camionnettes, conscientes de leur avantage dans une rationalité strictement économique. A l’étranger, les exemples foisonnent. Au rang de pionniers et de modèles : les coursiers new-yorkais. Ils ont dû réagir aux embouteillages avant d’autres capitales et entretiennent leur popularité grâce à des vidéos diffusées sur internet qui impressionnent par la dextérité des livreurs à se faufiler dans le trafic à des vitesses bien inaccessibles aux voitures. Plus proche de nous : Copenhague, Amsterdam, Londres et de nombreuses villes françaises ont vu des coursiers à vélo prendre les rues d’assaut. Encouragés par l’intérêt croissant de la population et par la multiplication d’aménagements favorables aux vélos (SUL, pistes cyclables, bandes bus/vélo…), ils ont élargi leur flotte aux tricycles capables de porter de grosses quantités et aux vélos-taxis.
Une piste à suivre
Emportés par l‘optimisme de Damien, gageons que la voie est dégagée et que nous verrons sur nos routes toujours plus de livreurs heureux et fiers de leur travail.
Jérôme Matagne
Article publié dans Bruxelles en mouvement (n°226, octobre 2009), le périodique d’Inter-Environnement Bruxelles (IEB)
Photo: www.dioxyde-de-gambettes.com
Dioxyde de gambettes: +32 (0)487 388 770 (Damien Lesca) – www.dioxyde-de-gambettes.com