Cinq cents personnes par mois qui passent dans le jardin, cent bénévoles qui s’activent pour l’organisation, l’ASBL « La fraternité ouvrière » ne chôme pas. Dans ses locaux, basés au domicile de Josine et Gilbert Cardon, les bénévoles s’activent autour des tiroirs qui tapissent les murs : 6500 variétés de semences y sont stockées, achetées en gros et revendues en petits sachets à bas prix. Et puis un jardin extraordinaire, luxuriant et pourtant jamais arrosé, mêle arbres fruitiers, légumes et condiments qu’on admire en suivant un labyrinthe de sentiers. Sur place, des cours sont dispensés chaque mois, et les échanges de savoirs potagers se font au quotidien. Mais la Fraternité Ouvrière, c’est aussi un système d’achats groupés de produits bio. On y adhère au tarif de 1,50 euro, « pour permettre un accès à tous », dixit Josine. C’est le coeur de l’association : démontrer que l’on peut se nourrir sainement et conserver une bonne santé même si l’on est désargenté.
De la lutte contre les pollutions aux alternatives
Pionniers de l’écologie, le couple a milité en Amérique Latine dans la solidarité internationale avant de venir s’installer à Mouscron, territoire économiquement sinistré. C’est en luttant contre les pollutions industrielles que l’idée leur est venue il y a 40 ans de s’investir dans une autre voie. Dans leur jardin, les Cardon ont expliqué leur manière de cultiver, sans pesticides, en récupérant des graines partagées avec les voisins. « Au départ, beaucoup de femmes sont venues, elles cherchaient à ne pas se casser le dos à bêcher. Toute la richesse du sol est dans les premières couches, on ne les dérange pas. Les insectes travaillent pour nous ». Le jardin s’est enrichi au fil des années, créant une sorte de micro-climat. Récemment, des agronomes ont découvert qu’un mètre cube du sol comportait 3 kg de vers de terre ! « Il y a une flore intestinale dans la terre », continue Josine. « Avec le développement de la chimie inerte, on a considéré le sol comme un simple support pour les cultures, on l’a détruit ».
Le jardin d’Alexandre le Bienheureux
Rien ne se perd dans ce jardin. « On associe les plantes qui vont bien ensemble, on cultive le poireau ou l’ail des ours vivaces qui repoussent régulièrement, on utilise les plantes invasives pour le compost. » Le public est varié : des habitants de Mouscron, mais aussi des curieux qui viennent de plus loin, de Belgique ou de France (les jardiniers des AJOnc en sont adeptes). « La technique de la permaculture donne de l’espoir pour les pays africains. L’humus retient l’eau ».
Gilbert note d’autres évolutions. « Après les jardins individuels, je vois aujourd’hui des jardins collectifs se créer : les gens s’entraident, partagent les légumes. Mais en France, les associations de jardins ouvriers sont encore trop stricts. » On imagine en effet la tête de certains face au jardin-jungle de celui qui se surnomme lui-même Alexandre le Bienheureux. L’été dernier, il n’avait qu’à se pencher pour cueillir les fruits multiples de son activité « paresseuse »…
Patricia Hanssens, MRES
Article publié dans Le 23, le journal d’expression des associations du réseau MRES – Maison Régionale et de l’Environnement des Solidarités (n°204, été 2011)
Fraternités Ouvrières, 58 rue Charles – Quint, Mouscron
Visites possibles le jeudi après-midi entre 14h et 18h.
Echange d’articles dans le cadre du projet EnviroDoc
Union européenne: Fonds européen de développement régional
Non Géraldine, tu ne t’es pas trompé.
C’est bien là.
Bonjour,
Je vous conseille de prendre contact avec l’asbl Fraternités ouvrières par téléphone 056/33.38.70
Et n’hésitez pas à raconter votre visite sur Mondequibouge.be!
j’ai cherché votre adresse(rue charles-quint) sur google maps (pour voir si c’est loings) et il y à une photo, cette edresse est une petite maison en plein centre ville. est-ce-que je me suis trompée?
au plaisir de pouvoir venir visiter,Géraldine