Ils font réellement plaisir à voir et à entendre, les représentants de la société coopérative à responsabilité limitée (SCRL) Lucéole, qui vient d’être créée, le 15octobre dernier, dans le sud de la province de Luxembourg. Leur objectif immédiat: faire entrer les citoyens ainsi qu’une ou plusieurs communes voisines dans un grand projet éolien qui devrait voir le jour le long de l’autoroute E411, à Habay. Compétents, lucides, pleins d’ambition pour leur région, ils expliquent, statuts à l’appui, que « Lucéole a pour objet d’impliquer les citoyens dans le développement des énergies renouvelables, en particulier dans l’éolien, de manière à assurer une gestion, une exploitation et un contrôle citoyens sur la production et la fourniture d’énergie. La coopérative veut aussi promouvoir, auprès de ses associés et du grand public, une utilisation rationnelle et responsable de l’énergie». Autre extrait important des statuts :« La coopérative n’est pas vouée principalement à l’enrichissement de ses associés, qui ne recherchent qu’un bénéfice patrimonial limité. La SCRL cherche plutôt à favoriser la participation citoyenne dans des projets locaux, démocratiques et éducatifs. Elle cherche aussi à œuvrer au développement économique durable local par la création d’emplois. »
Habay : installation d’un « conseil consultatif »
Il y a une bonne année environ, trois promoteurs éoliens se présentent à la commune d’Habay avec l’intention d’installer douze machines sur un site très favorable, le long de l’autoroute E411. « C’est le couple Electrabel/Ecopex qui a fait la meilleure offre, en proposant que la moitié du futur parc soit la propriété des citoyens et de la commune », explique Michel Dolmans, administrateur de la SCRL. Si bien qu’au printemps dernier, le conseil communal d’Habay donne mission au collège échevinal de poursuivre les négociations avec Electrabel. Dans le même temps, deux associations locales, Eole-Lien de Habay et le projet Energies, écrivent à la commune pour proposer leur participation au montage financier. Ces groupes poursuivent les mêmes objectifs: « Se réapproprier la production d’énergie durable, développer la participation citoyenne, permettre des retombées sociales et économiques locales. »
Les choses prennent alors une tournure intéressante car, sous l’impulsion de ces deux groupes, le conseil communal instaure un « conseil consultatif », comme le Code de la démocratie locale et de la décentralisation le prévoit. Il s’agit « d’une assemblée de personnes chargée par le conseil communal de rendre un avis sur une ou plusieurs questions déterminées ». Le Code prévoit que « les deux tiers maximum des membres d’un conseil consultatif sont du même sexe. Et que, lorsque le conseil communal institue des conseils consultatifs, il en fixe la composition en fonction de leurs missions et détermine les cas dans lesquels la consultation de ces conseils consultatifs est obligatoire ».
Baptisé Pôle Energies, le conseil, dont la composition est au début un peu controversée, se met à fonctionner réellement, apportant des avis au conseil communal. Très vite, les deux associations avancent l’idée de lancer une coopérative agréée, afin de devenir un partenaire incontournable tant vis-à-vis de la commune que d’Electrabel et, surtout, de pouvoir faire appel à l’épargne privée pour lever des fonds afin de participer financièrement au projet éolien.
Rassembler 1,2 million d’euros
Début novembre, 55coopérateurs fondateurs étaient rassemblés au sein de la SCRL Lucéole. Neuf administrateurs, qui semblent constituer une équipe solide et éclairée, ont été désignés et les démarches en vue de l’obtention de l’agrément auprès de la commission bancaire et des services économiques étaient en cours. « Une coopérative agréée, cela signifie notamment que chaque coopérateur ne disposera que d’une voix lors des assemblées générales, quel que soit le nombre de parts qu’il détient. Ce qui garantit l’aspect démocratique de la société. Les dividendes payés aux coopérateurs seront de 6% maximum et des services seront développés en faveur des coopérateurs, notamment en matière d’isolation et d’économies d’énergie. La coopérative sera aussi garante du respect de l’environnement, explique encore Michel Dolmans. Ainsi, il sera tenu compte des contraintes propres au site, dont le passage d’oiseaux migrateurs, ainsi que la présence de chauves-souris. Le respect de la qualité de vie des riverains sera également pris en considération. »
La valeur des parts de la coopérative a été fixée au prix très démocratique de 100 euros. Un appel public sera lancé dès que la coopérative sera agréée et quiconque souhaite souscrire pourra le faire.
« L’un des avantages du projet d’Habay est que nous entrons en négociation avec le promoteur du projet, Electrabel, dès le début, précise pour sa part François Bary, un autre administrateur de la SCRL. Le plan financier de la coopérative, proposé par le facilitateur éolien de la Région wallonne, a été considéré comme ambitieux mais prudent. Notre objectif est de vendre 11500 parts, ce qui représente 1,2million d’euros. Ce qui permet de financer trois machines d’une puissance de 2 MW et d’une valeur totale de 10,8 millions d’euros. Il faut savoir que la subvention à l’investissement de la Région wallonne s’élèverait, pour ces trois machines, à 1,5 million d’euros. Et qu’un emprunt bancaire financera le reste. »
Fédérer les coopératives vertes et citoyennes
A l’heure où nous écrivons ces lignes, l’étude d’incidence était lancée et, outre la commune d’Habay, deux autres localités de la région, Etalle et Taintigny, seraient également intéressées. Si le dossier évolue favorablement, le calendrier de la construction des éoliennes de Habay pourrait être le suivant: 2011, étude d’incidence; 2012, obtention des permis; 2013, démarrage des opérations sur le terrain; 2015-2016, distribution des premiers dividendes aux coopérateurs.
« L’éolien est assez rentable, notamment grâce à l’octroi de certificats verts », constatent encore les administrateurs de Lucéole. Précisons que cet argent des certificats provient d’une cotisation
sur le prix de l’énergie payé par tous les citoyens (1).
A partir de 2013, Lucéole devrait en principe devenir productrice d’énergie verte, qu’elle injectera sur le réseau. « Plus tard, nous souhaitons rejoindre d’autres coopératives citoyennes de production d’énergie verte, afin que la fédération des coopératives de production d’énergie puisse se positionner sur le marché comme fournisseur, tant pour les entreprises que pour les particuliers. » Si elles veulent bénéficier de l’aide à l’investissement octroyée par la Région, les communes ne peuvent prendre une participation dépassant les 25% du projet. Mais que se passerait-il si les communes ne devaient finalement pas assurer un quart de l’investissement global ? Confiants, les administrateurs de Lucéole avançaient, fin octobre, que «la coopérative augmenterait alors le montant de sa participation. Car nous voulons avoir un effet de levier sur le développement économique local ! ».
André Ruwet
Article publié dans Imagine demain le monde (n°83 – janvier/février 2011)
(1) La valeur de cette cotisation est clairement précisée sur nos factures d’électricité. Précisons encore que le nucléaire est, lui aussi, largement subventionné. On arrive aisément a plus de 1,2 milliard d’euros par an si on tient compte de l’ensemble des facteurs rentrant en ligne de compte (source: « Evaluation de la rente nucléaire», sur le site d’Eric De Keuleneer, www.dekeuleneer.com).
Pourquoi vouloir placer des éoliennes?
- Diminution de rejet CO2 ? Faux. A cause de leur fonctionnement intermittent ,il y a lieu de faire des appels supplémentaires à des centrales thermiques . Résultat : augmentation de CO2 de 2.6% au Danemark- augmentation de 3% en Allemagne. Seul la France est au statu quo grâce à son énergie hydraulique et nucléaire.
-Aspect financier: Erreur ,l’énergie éolienne est la plus chère. On ne dit pas que les citoyens par le biais des certificats verts paient 100% de la production éolienne alors que cette dernière ne sert qu’à hauteur de moins de 5% ( analyse des pics de production et de consommation- site Elia.be)
On dit aux gens ce qu’ils ont envie d’entendre et les mensonges aussi gros soient-ils sont avalés sans soucis.
Les gens de Lucéole qui ont tous l’air sympathico-écolo-bobo sont tous extrêmement violents et menteurs.
Sous le couvert de projets sociaux hypothétiques , ils sont prêts à saccager la qualité de vie de centaines d’habitants de 4 villages,à démolir l’environnement et les paysages splendides de notre région .
Qu’ils aient au moins l’honnêteté de dire que leur projet repose sur un rendement financier POUR EUX!