Apis Bruoc Sella est une association bruxelloise d’éducation à l’environnement et de sensibilisation à la nature urbaine. Elle utilise les abeilles domestiques et sauvages pour communiquer sur les différentes thématiques liées à la connaissance et la protection de l’environnement urbain : protection des abeilles et de la nature, verdurisation et fleurissement en rue ou dans les jardins, agriculture urbaine durable, apiculture douce, filières courtes et alimentation durable, etc. Pour en savoir plus : www.apisbruocsella.be
Nous, Apis Bruoc Sella, nous joignons à un nombre croissant d’apiculteurs critiques et mécontents vis-à-vis de cette œuvre de l’apiculteur suisse Markus Imhoof.
Malgré de magnifiques images, avec des macros époustouflantes, le film, amputé de narration, fait se succéder des scènes sans donner un fil rouge qui permettrait au spectateur — complètement ignorant des thématiques apicoles, puisque le film est destiné au grand public — de comprendre les tenants et aboutissants des questions traitées.
Mais, d’ailleurs, qu’elle est la question centrale du film ? À quoi tente-t-il de répondre ? Difficile à dire. Il ne s’agit pas réellement d’un documentaire qui expliquerait les causes de la disparition des abeilles, les pesticides néonicotinoïdes étant complètement oubliés, par exemple.
Le film ressemble plutôt à un film d’apiculteur passionné, pour des apiculteurs.
Il présente des scènes d’une apiculture américaine obésifiée et indécente, contrastant avec celles d’une apiculture traditionnelle au cœur des Alpes, présentée comme dépassée, presque ridicule. Le réalisateur amène ensuite des extraits d’une production quasi industrielle de reines dociles, puis embraye sur l’idée de ramener des gènes « sauvages » d’abeilles tueuses dans les colonies élevées. Des questionnements somme toute assez techniques.
Synopsis du documentaire « Des Abeilles et des Hommes »
Entre 50 et 90% des abeilles ont disparu depuis quinze ans. Cette épidémie, d’une violence et d’une ampleur phénoménale, est en train de se propager de ruche en ruche sur toute la planète. Partout, le même scénario : par milliards, les abeilles quittent leurs ruches pour ne plus y revenir. Aucun cadavre à proximité. Aucun prédateur visible.
Arrivée sur Terre 60 millions d’années avant l’homme, l’Apis mellifera (l’abeille à miel) est aussi indispensable à notre économie qu’à notre survie.
Aujourd’hui, nous avons tous de quoi être préoccupés : 80 % des espèces végétales ont besoin des abeilles pour être fécondées. Sans elles, pas de pollinisation, donc pratiquement plus de fruits, ni légumes.
Il y a soixante ans, Einstein avait déjà insisté sur la relation de dépendance qui lie les butineuses à l’homme : « Si l’abeille disparaissait du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre. » Pour accéder au site du film et voir la bande annonce : www.morethanhoney-film.be
Et voilà, enfin, le seul but profond de M. Imhoof : présenter et « vendre » le travail de son beau-fils dans la dernière partie du film. La recherche de nouvelles superabeilles est présentée comme la seule solution viable pour l’apiculture (et sans remettre en cause la pollution, l’agriculture et ses pesticides, ou tant d’autres menaces).
Finalement, le film se termine de manière équivoque et contradictoire sur une scène qui laisse sous-entendre que, non, finalement, les abeilles vont bien et s’en sortiront sans nous (mais seulement les abeilles tueuses…).
Nous nous réjouissons que la thématique « abeilles » soit de plus en plus populaire et que les différents problèmes qui touchent les insectes pollinisateurs soient de plus en plus médiatisés. Nous regrettons cependant que ce film soit élevé au rang « d’enquête exceptionnelle » ou de « formidable Odyssée », alors qu’il manque cruellement de pédagogie et qu’il pourrait même implanter certaines fausses idées dans l’esprit des spectateurs.
Sur le même thème, on consultera donc avec intérêt des œuvres beaucoup plus pertinentes, comme « Le mystère de la disparition des abeilles » chez Arte Editions (également en prêt à La Médiathèque) ou encore l’émission C’est pas sorcier ! consacrée au déclin des abeilles.
Apis Bruoc Sella
Article publié sur le site www.apisbruocsella.be
>> Côté outils pédagogiques sur ce thème, le Réseau IDée vous conseille également le dossier « Isabeille et les disparitions mystérieuses » » ou encore le petit livre « D’où vient le miel de ma tartine? »
[...] L’article « Des abeilles et des Hommes »… et des questions! sur [...]
Film magnifique, très pédagogique, didactique, qui fait aimer les abeilles, comprendre les problèmes. Tant la dramaturgie que le montage, le propos, la bande son, les images à tomber par terre, le texte, la musique même sont extraordinaires d’à propos.
Il est dommage que, pour une fois qu’un documentaire de cette qualité sort en salle, une association hyper-spécialisée fasse la fine bouche, avec sans doute des arguments valables de son point de vue très technique, pour tomber dans une « querelle d’école!
Oui, le passage en Australie semble rejouer le coup de la techno-science apicole au service des hommes alors qu’il s’agit d’abeilles qui se débrouillent bien toutes seules.
Bon, il y a peut-être quelques bémols, mais franchement, cet accueil enfumé (et pisse-vinaigre) pour une telle œuvre d’art et de santé de la planète est incompréhensible si pas sidérant.
ALLEZ VOIR DE TOUTE URGENCE CE FILM qu’il faut soutenir, et emmenez votre famille et vos amis.
Les abeilles en profiteront, les associations spécialisées et in fine les êtres humains.
Alexandre (journaliste scientifique).
Cette critique du film est celle d’Apis Bruoc Sella.
Après avoir vu ce film, je ne partage pas cette analyse (et je ne suis pas la seule !).
À ceux qui hésiteraient, après lecture de cette critique, à aller voir le film en salle: allez-y et faites-vous votre propre avis !