La Bike Experience est née en 2010. En 2013, les organisateurs ont constitué 404 duos de bikers et de coachs, alors qu’ils avaient commencé avec 37 duos en 2010. D’après Pro Vélo, plus de 3 participants sur 4 continuent à utiliser le vélo au moins une fois par semaine, suite à cet événement. Les coaches sont majoritairement des hommes (70%) et les bikers des femmes. A l’heure actuelle, moins de 10% des Bruxellois utilisent le vélo pour aller au travail. D’où l’objectif de la Bike Experience : mettre les automobilistes en selle !
Vendredi, 8h30. Comme tous les matin, Chloé Hartman sort de son nid pour se rendre au travail. Mais aujourd’hui, contrairement à son habitude, la jeune avocate n’ira pas en voiture jusqu’à la place Meiser. Vêtue d’un gilet fluorescent, elle remonte la rue Emile Deroover, aux côtés d’un vélo gris qu’elle a emprunté la veille à sa mère. « J’espère qu’il ne va pas pleuvoir », dit-elle en enfourchant sa monture. Au coin de l’avenue du Panthéon, elle rejoint Olivier Wérion, un cycliste aguerri qu’elle a rencontré lors d’un lunch organisé par plusieurs associations bruxelloises de cyclistes[1]. Quelques semaines plus tôt, Chloé Hartman avait répondu à l’invitation, en s’inscrivant à la « Bike Experience ».
Un coach pour mettre en confiance
Olivier Wérion est gestionnaire de campagnes publicitaires. Il habite le même quartier que Chloé et se rend tous les jours au boulot à vélo, non loin de la Place Liedts. Sa mission ? Montrer à Chloé que rouler à vélo en ville, en plus d’être écologique, c’est aussi un mode de transport simple et rapide. « Je lui montre l’itinéraire qui, à mon sens, est le plus agréable et le plus sécuritaire pour se rendre à son lieu de travail », explique-t-il du haut de son vélo pliable.
« Je ne vivais pas bien le fait de me rendre tous les jours au boulot en voiture. Je suis souvent à l’arrêt dans les embouteillages, je passe par les tunnels et cela ne correspond pas à mes valeurs. Tenter ce trajet à vélo est une agréable surprise car je perds moins de temps et le trajet est bien plus agréable. Je compte poursuivre sur ma lancée en me rendant au boulot à vélo, au moins une fois par semaine. »
Chloé Hartman, 25 ans, bikeuse
« Comment aborder ce rond-point ? » « Comment se positionner au feu rouge ? » « Comment prendre sa place parmi les voitures ? » Olivier s’applique à mettre à l’aise Cholé dans la circulation. L’objectif ? Garantir sa sécurité sur le trajet et lui faire apprécier l’expérience car « un cycliste de plus, c’est un automobiliste de moins », dit-il.
Les trois premiers kilomètres franchis, le duo quitte le boulevard Léopold II. Arrivée au-dessus du Boulevard du Jardin Botanique, Chloé Hartman, essoufflée, jette un regard sur le carrefour qu’elle vient de franchir. « Si j’avais été toute seule, je serais descendue de vélo et j’aurais traversé sur le passage pour piétons ! » Habituellement, Olivier ferme la course, mais à cet endroit, il est passé devant Chloé.
« Éprouver la ville »
Plus loin, sur la rue Royale, la circulation les contraint à rouler sur les rails du tram, puis derrière le pot d’échappement d’un autobus vide. Armés de patience, les cyclistes rejoignent finalement l’avenue Rogier. « Ma vision des distances et de la géographie évolue car à vélo, on se rend compte que Bruxelles est constituée de petites cuvettes », explique Chloé.
Se former au vélo
La « Bike Experience » offre une formation théorique aux coaches et aux bikers. C’est lors d’un déplacement à deux roues que les organisateurs de la Bike Experience ont recruté Olivier Wérion. « Les associations avaient installé un stand promotionnel sur mon trajet habituel. J’ai pris les infos, je me suis inscrit sur le site et j’ai été invité à la séance de formation », explique Olivier. Quant à Chloé, en plus de la formation et de l’escorte, elle a reçu un « kit de démarrage », comprenant un gilet et un brassard réfléchissants, ainsi qu’une carte régionale des pistes et des itinéraires cyclables.
Après une descente, c’est une côte qu’ils affrontent. La place de la Patrie franchie, le duo se dirige vers le rond-point Meiser. « Là-bas, il y aura une bande de bus sur laquelle tu pourras rouler, lui indique Olivier. Toujours bien regarder à gauche et faire attention aux véhicules qui veulent sortir. Tu te positionnes aux trois-quarts, comme le ferait un conducteur, et tu te fais voir, en tendant le bras. Tu prends ta place dans la circulation. »
A l’arrivée…
9h10. À l’entrée de l’avenue Plasky, Chloé descend de vélo. « Je suis tombée sur une super bikeuse qui a toujours le sourire, même dans les montées ! », confie le coach avant de rebrousser chemin pour aller travailler.
Mission accomplie : la bikeuse est arrivée à destination et fixe rendez-vous à son coach pour le trajet du retour… Chloé est ravie : elle a parcouru 7,5 km en 30 minutes. « C‘est un gain de temps, j’ai évité le trafic de l’heure de pointe, j’ai pu partir un peu plus tard de chez moi… et je suis en pleine forme pour commencer ma journée! »
Delphine Denoiseux
La « Bike Experience » s’adresse aux automobilistes, mais aussi aux entreprises. En 2013, ce sont 38 structures qui ont décidé de relever le « Bike Experience Challenge ». Parmi elles, de petites et grandes entreprises, des asbl, des ONG, etc. Plus d’infos : www.bikeexperience.be
Une variante : le concours « Bike2school », en Région wallonne… Il est proposé par Pro Velo EDUC et a pour objectif d’encourager les professeurs, les élèves et les parents de l’enseignement primaire à se (re)mettre en selle et d’obtenir un prix. Le principe est simple : les participants (une classe, une école, un élève, etc.) comptabilisent le nombre de kilomètres qu’ils effectuent à vélo entre leur domicile et l’école pendant la durée du concours et encodent leurs résultats sur le site de Pro Velo. Le concours a lieu durant deux périodes distinctes: du 6 au 31 mai et du 16 septembre au 11 octobre. Infos et inscriptions: www.bike2school.be/inscription
[1] Pro Velo, GRACQ, Fietsersbond, CyCLO et Les Ateliers de la rue Voot
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