Les conflits internationaux font partie intégrante de l’histoire de l’humanité. Ce constat doit nous inciter à vouloir démêler la complexité des relations internationales. Car une culture de paix passe avant tout par une meilleure connaissance des enjeux globaux. Être un citoyen responsable, c’est pouvoir décoder l’actualité internationale en comprenant le jeu pratiqué par les grandes puissances. Il est primordial d’acquérir de clés de lecture si nous voulons dépasser l’analyse parfois superficielle qui nous est servie par les mass médias.
C’est pour cette raison que Justice et Paix organise depuis 2011 une formation d’une journée intitulée « Comprendre les conflits internationaux ». Cette formation – qui a déjà été dispensée à 6 reprises auprès de 150 personnes : enseignants, formateurs, animateurs… – permet d’approfondir les concepts de base entourant les notions de conflits et de paix dans l’optique de développer une démarche d’analyse. Ainsi, la formation s’articule autour d’un cadre conceptuel et une grille d’analyse pour comprendre et analyser les faits de politique internationale. Dans ce but, la géopolitique mondiale contemporaine fait l’objet d’une attention particulière.
La formation alterne des apports de contenu, débats en séance plénière, mises en situations concrètes et moments de travail en groupes. La réflexion commune autour de supports et d’outils pédagogiques permet aux participants de mieux s’approprier un contenu qui, selon beaucoup de participants « peut être perçu comme peu digeste lorsqu’on ne s’y plonge pas entièrement, mais qui prend tout son sens après une journée de formation comme celle-ci ». L’essentiel est de prendre le temps de s’imprégner du sujet et surtout de laisser libre cours aux réflexions émanant des participants.
Diversité et auto-construction
C’est principalement la diversité des participants qui constitue la richesse de ces moments de rencontre. Se côtoient des enseignants, organisations sociales, étudiants ou simples citoyens désireux d’en savoir plus sur le monde qui les entoure. Ils partagent leur analyse sur l’actualité et s’affrontent pacifiquement à coup d’arguments contraires. L’important n’est pas de venir avec des connaissances encyclopédiques, mais plutôt avec la volonté d’échanger ses impressions et de les mettre en perspective avec la collectivité. Ainsi, ils développent un esprit critique sur les relations internationales par une participation active. La formation est réellement auto-construite selon la direction donnée par les participants…
Mais les bénéfices d’une journée de travail de ce type ne s’arrêtent pas là. Les participants qui travaillent avec d’autres publics cibles ne manquent pas d’utiliser les différents outils proposés dans le cadre des activités qu’ils mènent avec eux. La faculté de démultiplier les connaissances acquises est en effet primordiale. Ainsi, la formation propose un jeu de rôles mettant en scène tous les pays membres du Conseil de Sécurité joué par les participants. Nous les invitons à trouver un moyen de résoudre un conflit international, par le dialogue et la négociation. De l’aveu de plusieurs personnes, ceci constitue un formidable moyen de faire prendre conscience aux autres de la complexité des relations internationales.
Au-delà de l’acquisition de ces connaissances, la valeur ajoutée d’une telle formation est à trouver dans cette prise de conscience de ce qui se trame en coulisses, lorsque l’on parle des enjeux internationaux. Elle doit être mobilisatrice et inciter les citoyens à agir en faveur de la paix dans le monde. Car oui, il est possible d’interpeller nos représentants politiques belges et européens afin qu’ils se mobilisent dans le cadre des conflits toujours plus nombreux qui parsèment le monde… Nos parlementaires fédéraux se réunissent au sein de la commission des relations extérieures de la Chambre et du Sénat pour traiter de ces questions et à ce titre constituent nos élus les plus accessibles à recevoir nos doléances diverses en la matière. Enfin, il est toujours possible de s’engager directement avec des organisations comme Action Pour la Paix (www.actionpourlapaix.be), qui privilégie des actions de non-violence active sur les conflits et enjeux internationaux.
Santiago Fischer, Commission Justice et Paix Belgique francophone
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Pou plus d’informations et pour s’inscrire aux formations, contactez Justice et Paix : santiago.fischer@justicepaix.be – www.justicepaix.be