Une enquête à la première personne au départ de choses qui font partie de notre quotidien (ou presque) : chaudière, voiture, avion, internet, supermarché… Avec humour et chiffres à l’appui, l’auteure évoque les conséquences environnementales de certains de nos comportements de consommation. On croirait presque regarder un documentaire…
« Je suis née dans une bulle de plastique orange. C’était l’année du premier choc pétrolier, en 1973. Le soir, on mangeait de la purée Mousline toute préparée, chauffée avec du lait acheté en briques dans une grande surface. La nature n’existait pas. Je croyais que le monde entier était une ville en développement. »
Je crise climatique est une enquête à la première personne sur le rapport intime, paradoxal, névrotique que nous entretenons à nos modes de vie et aux menaces qu’ils font désormais peser sur la planète. Entreprenant un voyage original dans nos imaginaires, celui de l’automobile, de l’avion, d’Internet et du supermarché, Jade Lindgaard est partie explorer notre amour de la chaleur et notre goût pour la vitesse et les destinations lointaines. Un voyage au cours duquel l’auteure mène l’enquête sur le carbone émis par sa chaudière, rencontre des fans de tuning et de courses de moto, découvre que la France est le paradis des aéroports, évoque ses lombrics qui fabriquent du compost dans un coin de sa terrasse…
Cet essai d’« ego climat » n’est pas un énième cri d’alarme sur le changement climatique et l’absurdité de notre modèle de croissance – ça, nous le savons déjà ! C’est un livre qui essaie de comprendre pourquoi il nous est si difficile de changer et de réinventer une vie libérée de nos désirs chargés en CO2. Autrement dit, de résoudre l’énigme psychologique, mais aussi politique et anthropologique de notre temps.
Au départ d’objets du quotidien (ou presque), un chauffe-eau, la voiture, l’avion…, l’auteure mène l’enquête en n’hésitant pas à y intégrer des anecdotes personnelles, des questionnements qui lui appartiennent, non sans une pointe d’humour. Elle y évoque les conséquences environnementales (et parfois sociales) de certains de nos comportements et nos consommations. Beaucoup de constats, mais peu de pistes d’action, ce qui donne un sentiment d’immuabilité qui peut rendre mal à l’aise. Cet ouvrage se lit facilement et tel un reportage télévisuel, on y « voit » les personnes rencontrées, les lieux visités. Lecture agréable donc.