« Souvent qualifiés par leurs manques, les jeunes « hors-pistes » ont de nombreuses compétences, parfois insoupçonnées », souligne l’asbl Le Grain qui a mis sur pied il y a 3 ans un groupe LABOCOMPETENCES afin de mener « un travail sur les compétences des jeunes des quartiers dans la perspective de la possibilité pour ces jeunes de se construire une identité fière. Il s’agit essentiellement de permettre l’identification des compétences des jeunes et de construire des modalités d’usage de ces compétences, dans le travail social et éducatif, dans une perspective d’émancipation. »
Composé d’une quinzaine de professionnels issus des secteurs de la jeunesse, de l’insertion socioprofessionnelle et de l’orientation, ce groupe a été amené à « analyser les situations, les enjeux, les problèmes… relatifs aux situations des jeunes des quartiers, et à l’identification de leurs compétences. » De ce travail a découlé une étude intitulée LABOCOMPETENCES : De l’analyse partagée des situations des jeunes des quartiers aux usages de leurs compétences, publié en 2015. Elle a permis notamment de mieux définir le concept de compétences (connaissances, capacités, habilités, attitudes) et d’analyser comment utiliser les compétences dans le travail social. Elle rappelle aussi l’utilité de travailler avec le jeune, la centralité du jeune dans le travail sur ses compétences. Accédez à l’ensemble de l’étude sur le site de l’asbl Le Grain.
Parmi les conclusions de cette étude : « Le travail social peut permettre aux jeunes de se vivre et de se définir comme compétents, de développer la confiance en soi et dans le monde, de susciter le désir de prendre sa vie en main, de se placer en situation d’apprentissage, de permettre des transitions sécurisées, d’apprendre à faire avec les institutions… Mais cela suppose certaines conditions et pratiques parmi lesquelles la prise en compte des réalités des jeunes, la relation de confiance, le fait de reconnaitre les jeunes comme capables, d’attribuer une valeur aux apprentissages informels, d’identifier et de caractériser les compétences transversales, d’adopter une posture pédagogique spécifique, de ne pas se limiter au travail déclaratif et de favoriser les apprentissages expérientiels et collectifs, de mettre en relation des expériences et des compétences, de créer des contextes propices, d’évaluer les progressions et les parcours… »
Depuis la sortie de cette étude, le groupe LABOCOMPETENCES a poursuivi son travail, axant la démarche sur le travail en réseau et les dispositifs à mettre en place dans les associations. Pour présenter l’ensemble de la démarche et élargir la réflexion, Le Grain organise une journée sur le développement des compétences des jeunes et de leur pouvoir d’agir, le 24 novembre à Bruxelles. Film et débat, conférence, world café seront au coeur de l’événement. Différentes questions émailleront le fil de la journée: Quel usage faire des compétences dans le travail social, les dispositifs et le travail en réseau ? Qu’est-ce qui empêche ou favorise le développement des compétences des jeunes « hors pistes »? Comment élargir le concept, identifier et valoriser ces compétences? Quelles compétences mettre au travail ? Pour quoi faire ? Avec qui ? Comment ?
Pour en savoir plus sur cet événement et découvrir le programme de la journée, rendez-vous sur le site de l’asbl Le Grain.
C.T.