Pour Bruxelles Environnement, c’est indéniable, le Zéro Déchet (ZD) est une véritable solution aux problématiques environnementales : « Bien plus qu’un phénomène de mode, le mouvement du Zéro Déchet devient un marqueur de la transition en cours à Bruxelles. »[1] L’administration bruxelloise en charge de l’environnement le prouve en lançant en 2018 son « Challenge ZD ». Les participants à ce défi, souvent des familles, mettent en place une série d’actions Zéro Déchet et voient ainsi leur production de déchets diminuer jusqu’à 75% par année, une diminution conséquente.
Bruxelles Environnement est aussi à la manœuvre du Salon Zéro Déchet, dont la seconde édition s’est tenue le 14 & 16 novembre 2019 à Tour & Taxi. En témoigne le nombre de visiteurs venus s’informer à la rencontre d’associations et d’initiatives, le Zéro Déchet séduit véritablement. Ils étaient près de 15000 visiteurs, soit près du double par rapport à l’année dernière. Les exposants, aussi, étaient présents en nombre, avec près de 80 stands visant à sensibiliser au Zéro Déchet et aux changements de comportement. Des conférences et ateliers ont également jalonné cette journée.
Effet de mode ?
Le Zéro Déchet serait-il devenu la nouvelle tendance à la mode ? « A l’heure actuelle c’est une mode oui, mais c’est une mode qui est positive dans le sens où c’est un moyen comme un autre d’arriver à sensibiliser la population à changer de mode de vie, sa manière de consommer, et également à se poser les bonnes questions », affirme Nastassia Godeaux, cofondatrice d’Alma Sana, asbl spécialisée dans le ZD.
S’interroger et comprendre les enjeux environnementaux est tout l’objectif des sensibilisations faites auprès du public. Du public mais également auprès des politiques. Il est question d’équilibre entre les deux pour agir en faveur de l’environnement. Eveiller les consciences n’est pas une chose aisée. Inciter les citoyens et, surtout, les politiques à passer à l’action pour faire véritablement bouger les lignes l’est encore moins.
Aline Prevot, blogueuse ZD conforte cette position : « Dans tous les cas, je pense que les effets de mode, c’est foncièrement positif. Mais, effectivement, il faut qu’au-delà du Zéro Déchet, les gens prennent conscience qu’il y a plein d’autres choses à faire. Il y a un problème qui doit être réglé à plus grande échelle. Le ZD peut malgré tout, dans un premier temps, éveiller les personnes sur toutes les problématiques plus importantes et je trouve ça chouette. »
Le Zéro Déchet est une solution durable qui plaît mais ce n’est pas l’unique solution. Benedicte Dohy, fondatrice et membre de Jette en Transition est catégorique : « Le ZD est une solution durable mais il n’y pas que le ZD qui entre en compte. Certes, le ZD est un des éléments important pour lutter contre le plastique, etc, mais ce n’est qu’un des maillons de l’immense chaîne vers une monde plus durable et écologique. » Elle poursuit : « Il faut créer du lien entre les gens, il faut protéger la nature, il faut revoir notre alimentation, sa qualité, sa quantité et acheter le plus proche possible. Il faut diminuer les masses de CO2 qui sont formés dans les transports, etc. »
Finalement, le Zéro Déchet peut être une tendance pour certaines personnes mais être un véritable engagement pour d’autres. Le ZD favorise un passage à l’action et plus largement, permet d’ouvrir les yeux et se conscientiser sur l’urgence climatique et environnementale. Encore faudrait-il que la responsabilité ne repose pas uniquement sur les épaules des citoyens. Des politiques au secteur économique, l’action doit venir de toutes parts. On y est pas encore…
Safia Choujaâ
[1] https://environnement.brussels/news/salon-zero-dechet-15000-visiteurs