Quand il s’agit de mesurer la pauvreté, les experts ont fréquemment recours à deux types de seuils : seuil absolu de pauvreté ou seuil relatif de pauvreté.
Le seuil absolu de pauvreté
Lors du Sommet sur le Développement Durable de Johannesburg, les Grands de la Planète s’accordaient pour faire diminuer de moitié le nombre de pauvres à l’horizon 2015. On désignait par là toute personne vivant avec moins d’1 $ par jour, le seuil de pauvreté extrême fixé par la Banque mondiale. Il est notamment appliqué aux pays en voie de développement, comme équivalent d’un budget de survie minimum : se nourrir, boire une eau potable, se loger. Pour ce type d’indicateur de pauvreté, on parle de « seuil absolu » ; en effet, il est identique pour tous les pays et ne tient pas compte des autres revenus dans le pays concerné. Certains pays riches ont également recours à un seuil absolu pour définir la pauvreté dans leur population. C’est notamment le cas des Etats-Unis où ce seuil est mesuré à partir du prix d’un panier de biens et de services sensés représenter le minimum vital (américain). Un seuil souvent critiqué par les défenseurs des droits sociaux qui lui reprochent d’être sous-estimé par rapport au coût réel de la vie et de plus en plus éloigné du niveau de vie moyen des Américains.
Le seuil relatif de pauvreté
Les seuils absolus présentent toutefois des inconvénients pour identifier la pauvreté dans les pays industrialisés. La satisfaction d’un même besoin y nécessite en effet des ressources très variables selon l’époque et le lieu où l’on vit. Par ailleurs, dans ces contrées, la pauvreté dépasse largement le seul fait d’accéder ou non aux besoins essentiels (alimentation, habillement, logement, santé). En Belgique par exemple, rares sont les personnes qui souffrent de la faim ; pourtant, le nombre de laissés-pour-compte est de taille. Chez nous, on va donc plutôt considérer que quelqu’un est pauvre lorsqu’il est exclu des ressources, chances et sources de bien-être qui sont facilement à la portée des autres. Du coup, pour délimiter cette « frontière » de l’exclusion, on va se baser sur « un seuil de pauvreté relatif » calculé en fonction du niveau de vie moyen dans une société donnée. Ainsi procède l’Union européenne avec un seuil relatif qui correspond à la moitié du revenu moyen dans le pays membre concerné. Ceux qui disposent de revenus inférieurs sont alors considérés comme pauvres. Ce mode de définition a l’avantage de mettre le doigt sur les inégalités sociales.